La France a violé la liberté d'expression de l'avocat d'Elisabeth Borrel, selon la CEDH

La Cour européenne des Droits de l'Homme a estimé ce jeudi que la France avait violé la liberté d'expression de l'avocat d'Elisabeth Borrel, la veuve du juge Bernard Borrel tué à Djibouti en 1995.
Tout en estimant qu'"un avocat ne saurait être assimilé à un journaliste" et bénéficier à ce titre de la même liberté de parole, la Cour a estimé que dans ce cas précis, l'avocat Olivier Morice avait exprimé des jugements de valeur reposant sur "une base factuelle suffisante".
Avocat de la veuve du juge français Bernard Borrel, Maître Morice avait été condamné en appel en juillet 2008 à 4.000 euros d'amende pour avoir mis en cause, dans un article du Monde paru en 2000, l'impartialité de deux magistrats, dont la juge d'instruction Marie-Paule Moracchini, en charge du dossier Borrel de décembre 1997 jusqu'à son dessaisissement en juin 2000.
Il lui reprochait sa "connivence" avec la justice djiboutienne, et de privilégier la thèse du suicide du juge Borrel, plutôt que son assassinat.
En juin 2007, le parquet de Paris s'était finalement rallié à la thèse d'une origine criminelle de la mort du juge Borrel.