La fille d'Agnès Jumeau dépose plainte pour meurtre six ans après la disparition de sa mère

Le mystère entoure toujours la mort d'Agnès Jumeau, qui s'est noyée au Vernet (Ariège) en 2017. - Google Street View
Armelle Sery en est convaincue, le 10 septembre 2017, sa mère, Agnès Jumeau, ne s'est pas noyée accidentellement. Six ans après la découverte du corps de cette femme de 59 ans dans l’Ariège, la jeune femme a déposé plainte auprès du tribunal de Foix pour "meurtre", "non-assistance à personne en danger" et harcèlement moral par conjoint", a-t-elle fait savoir ce jeudi 21 mars à BFMTV.com, confirmant une information révélée par Le Parisien.
Contacté, le parquet de Foix confirme avoir reçu cette plainte le 11 mars dernier. Dans celle-ci, Armelle Sery, l'une des trois filles d'Agnès Jumeau, vise Serge L., l'ancien compagnon de sa mère au moment des faits, mais également "tout coauteur ou complice que l’enquête ou l’instruction pourrait révéler".
Une lettre de rupture retrouvée
À l'époque, son compagnon, Serge L., avait expliqué qu'Agnès, tout juste retraitée, était partie se promener avec ses chiens au Vernet, en Ariège, le long d'un chemin bordant une rivière. Dans la soirée, sans nouvelles d'elle, l'homme part à sa recherche. Selon son récit, il retrouve sa voiture, mais Agnès, elle a disparu. Il prévient alors les gendarmes, qui se rendent sur place.
Ils ne mettent pas longtemps à découvrir la mère de famille dans l'Ariège, accrochée aux branches. "Elle résistait, elle s'accrochait, elle était vivante", a raconté Armelle Sery, en octobre dernier dans l'émission Appel à témoins, diffusée sur M6. Mais, à bout de force, Agnès lâche et se fait emporter par le courant. Malgré les tentatives de secours des gendarmes, son corps est découvert quelques kilomètres plus loin.
Mais pour ses filles, "il a trop de zones d'ombres". D'abord, le pantalon d'Agnès Jumeau a été retrouvé sur la berge dans une disposition montrant qu'il a été tiré vers le bas. Ensuite, un voisin a expliqué que, le soir des faits, il avait entendu une voix de femme criant "Déconne pas!". Mais ce n'est pas tout. D'autres objets ont été retrouvés, dont "une lettre de rupture, disant qu'elle voulait mettre fin à cette relation, mais certainement pas à sa vie", explique Armelle Sery dans l'émission de M6.
"On ne sait pas ce qui s'est passé avant. Ma mère n'a pas pu se retrouver là par hasard", ajoute la fille d'Agnès Jumeau.
"Une sorte de bouc émissaire"
Si l'enquête de gendarmerie a conclu au décès d’Agnès Jumeau des suites d’une noyade accidentelle, ces filles estiment que cette thèse ne tient pas et qu'elle n'était pas seule au moment où elle est tombée dans l'eau.
D'abord, parce que leur mère n'avait jamais exprimé aucune intention suicidaire. Ensuite, selon Armelle Sery, parce qu'il existe un possible mobile financier chez Serge L, en couple avec Agnès depuis 2013 au moment des faits. Selon la jeune femme, sa mère aurait souscrit une assurance-vie, à hauteur de 24.000 euros, dont il serait le seul bénéficiaire.
Contacté par nos confrères du Parisien, Serge L. rappelle qu'il n'est pas impliqué dans le décès d’Agnès. "Ses filles n’ont jamais fait leur deuil et continuent de chercher à travers ma personne une sorte de bouc émissaire. Il leur faut un responsable et un coupable. Cela devient du harcèlement", affirme-t-il, expliquant avoir "tiré un trait sur ce drame grâce à un travail psychologique" et quitter la région.