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Police-Justice

La famille d'Yvan Colonna estime que "l'État devra rendre des comptes" après son agression

affiche d'Yvan Colonna placardée à Cargèse, son village natal en Corse, le 13 décembre 2007

affiche d'Yvan Colonna placardée à Cargèse, son village natal en Corse, le 13 décembre 2007 - Stephane AGOSTINI © 2019 AFP

L'État "devra rendre des comptes" si Yvan Colonna décède des suites de son agression par un codétenu mercredi à la prison d'Arles, où il était détenu pour l'assassinat du préfet Erignac, a affirmé la famille du militant indépendantiste corse.

Alors qu'Yvan Colonna est dans le coma à la suite de son agression par un codétenu à la prison d'Arles, la famille du prisonnier corse monte au créneau.

"L'État était juridiquement responsable de la sécurité d'Yvan Colonna. S'il décède, l'administration pénitentiaire et l'ensemble de la hiérarchie politique dont elle dépend devra rendre des comptes", accuse sa famille, en exprimant "sa colère et son incompréhension" dans un communiqué.

"Vouloir demander la raison"

Dans ce texte, la famille d'Yvan Colonna explique vouloir "demander raison à l'Etat de l'agression meurtrière" dont il a été victime et à la suite de laquelle il se trouve entre la vie et la mort, dans le coma, à Marseille, après avoir été transféré de l'hôpital d'Arles (Bouches-du-Rhône).

"Comment un détenu aussi 'particulièrement signalé' a-t-il pu être aussi sauvagement attaqué par un codétenu ?", insiste la famille, en évoquant ce statut de "détenu particulièrement signalé" (DPS) qui a jusqu'à ce jour interdit le rapprochement d'Yvan Colonna dans une prison corse.

"Depuis 10 ans, en application du droit commun, il a demandé à être incarcéré en Corse auprès des siens. Pour des motifs essentiellement politiques, ses demandes ont été systématiquement refusées", insiste la famille, en estimant que ce drame "démontre à lui seul la défaillance du statut carcéral exceptionnel auquel il a été injustement soumis. Une défaillance qu'il risque de devoir payer de sa vie".

Son agresseur présumé est un "jihadiste"

Victime "d'une strangulation à mains nues, puis d'un étouffement", alors qu'il faisait de la musculation mercredi matin dans une salle de la prison d'Arles, Yvan Colonna était mercredi soir en état de coma post-anoxique, un type de coma consécutif à une privation d'oxygène dans le cerveau, a précisé le procureur de Tarascon.

Son agresseur purgeait une peine de neuf années d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme", a expliqué le magistrat.

Selon deux sources proches du dossier, cet homme serait un "jihadiste" camerounais de 36 ans, interpellé en Afghanistan en 2012 par les Américains avant d'être remis à la France en 2014.

MPB avec AFP