L'important narcotrafiquant français Abdel Karim Touil, alias "Le professeur", extradé du Liban

Le tribunal de Bobigny le 15 janvier 2024 (illustration) - Ludovic MARIN / AFP
Un important narcotrafiquant français d'origine tunisienne, Abdel Karim Touil, qui avait été arrêté en mars à l'aéroport de Beyrouth a été extradé ce jeudi 26 juillet vers la France, a-t-on appris auprès de son avocat et de source sécuritaire libanaise.
Surnommé "Le professeur", il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par la France, via une notice rouge Interpol.
Il avait été condamné par contumace par la justice française en octobre 2023 pour sa participation à l'importation de 720 kilos de cocaïne, dissimulée dans une cargaison de bois venant du Brésil et arrivée par erreur dans une société d'un village du sud-ouest de la France.
Placé en rétention judiciaire
Abdel Karim Touil est arrivé jeudi en fin de journée en France à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, a indiqué à l'AFP son avocat français, Philippe Ohayon, confirmant une information du Nouvel Obs.
Il a été placé en rétention judiciaire avant sa comparution devant un juge des libertés et de la détention du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), a précisé le conseil.
"C'est peut être un soulagement pour lui, après toutes ces péripéties, mais il semble que l'extradition ait été faite sous une pression politique française totalement illégale", a commenté Me Ohayon.
"Les avocats libanais considèrent l'extradition illégale car celle-ci aurait dû être décidée par le conseil des ministres à l'unanimité et non à la majorité relative", a-t-il poursuivi.
"On a l'impression que le gouvernement choisit un dossier au hasard pour en faire de la communication politique parce que quand on regarde la procédure, c'est tout sauf un baron de la drogue", a encore estimé Philippe Ohayon.
D'abord interpellé au Liban
Abdel Karim Touil "a été extradé aujourd'hui de l'aéroport international de Beyrouth vers la France", a pour sa part précisé une source sécuritaire libanaise interrogée par l'AFP.
Avant de l'être au Liban, Abdel Karim Touil avait été interpellé à Dubaï il y a plusieurs mois en même temps qu'un autre narcotrafiquant français, Abdelkader Bouguettaia, dans la foulée de la visite sur place du ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, fin octobre.
Les deux hommes avaient été remis en liberté en janvier par les autorités des Emirats arabes unis (EAU).