L'ex-otage Thierry Dol porte plainte contre Areva et l'Etat

Deux ans après sa libération, l'ex-otage Thierry Dol annonce qu'il va déposer deux plaintes contre Areva et l'Etat français pour "mise en danger d'autrui" et "non-assistance à personne en danger", selon les informations du Parisien et de RTL. Son but? Connaître enfin la vérité sur les conditions toujours méconnues de sa libération et de son enlèvement par Aqmi (Al-Qaeda au Maghreb islamique), le 16 septembre 2010 sur le site minier d'Areva à Arlit, au Niger.
"Je veux que toute la lumière soit faite"
Profondément marqué par les 1.139 jours passés entre les mains du groupe jihadiste, le martiniquais Thierry Dol estime que son ex-employeur n'a pas suffisamment mesuré les risques encourus par son personnel sur la base d'Arlit.
"Les derniers jours [avant son enlèvement, ndlr], la menace était telle que j'étais persuadé qu'Areva allait nous évacuer", explique l'ex-otage dans un entretien accordé au Parisien. "Au moment de notre enlèvement, des investisseurs chinois étaient présents. Leur sécurité a-t-elle primée sur la nôtre? Je veux que toute la lumière soit faite".
Thierry Dol veut également comprendre pourquoi sa libération en octobre 2013, après trois ans de détention, a été si longue. "Aujourd'hui encore, j'ignore encore s'il y a eu rançon, si oui combien, les intermédiaires éventuels, les autres contreparties", explique-t-il encore dans les colonnes du quotidien régional.
"Ils ont été abandonnés"
Pour l'avocat de Thierry Dol, Me Alex Ursulet, les ex-otages d'Arlit ont été "abandonnés".
"Il y a une nébuleuse dans la gestion de cette affaire, alors que les services secrets français savaient exactement où étaient les otages", explique-t-il au micro de RTL. "Ils ont été abandonnés. Thierry est en pleine reconstruction et ce qui empêche cette reconstruction, c'est qu'il n'a pas de réponse aux questions qu'il se pose. Un otage a besoin de toute la vérité".
Thierry Dol espère que ses deux plaintes lui permettront également d'obtenir une meilleure indemnisation. Actuellement, le fonds de garantie lui propose 26 euros par jour de détention.