L'ex-égérie de la gendarmerie porte plainte pour harcèlement

La jeune femme pose à côté de la campagne de promotion égalité hommes-femmes dont elle était l'égérie. - Compte Facebook Seaade Besbiss
Elle incarnait l'égalité hommes-femmes au sein de la gendarmerie en 2014, dans une campagne promotionnelle du ministère de l'Intérieur. Mais en coulisses, cette égalité n'aurait pas du tout été respectée. Seaade Besbiss, âgée de 28 ans, a porté plainte le 1er mars dernier pour harcèlement moral de la part de son supérieur hiérarchique, a révélé mardi Metronews.
Les faits dénoncés auraient lieu entre janvier 2013 et mai 2014, à Noisy-le-Roi, dans les Yvelines. Lors d'une patrouille de nuit, le lieutenant en charge de sa brigade aurait insinué des propositions sexuelles à la jeune femme, qui lui a ce jour-là fait comprendre qu'elle n'était pas intéressée. La relation professionnelle entre eux se serait ensuite fortement dégradée.
"Il était très froid, de mauvaise humeur et m’a surchargée de travail. Je ne lui reproche pas de m’avoir draguée. Mais de m’avoir fait payer mon refus", raconte la jeune femme à Metronews.
Un CDD non renouvelé
Son supérieur hiérarchique aurait notamment bloqué son avancement, et se serait introduit un jour sans son autorisation dans son domicile de fonction au sein de la caserne, la surprenant en petite tenue pendant une sieste, poursuit la jeune femme, dont le contrat de gendarme volontaire s'est terminé en janvier dernier, sans être renouvelé. En avril 2015, elle avait raconté son histoire dans un court documentaire, sur France 4.
Une première plainte classée sans suite
Ce n'est pas la première fois que la jeune femme porte l'affaire en justice: fin 2014, une première plainte avait abouti à une enquête administrative puis une enquête pénale. "L'enquête administrative n'avait rien donné, pas plus que l'enquête judiciaire, qui avait abouti à un classement sans suite de sa plainte", indique-t-on à la gendarmerie, contactée par BFMTV.com.
L'enquête de l'IGGN, l'inspection générale de la gendarmerie nationale, avait noté une "maladresse de vocabulaire de la part de son supérieur" et "une tendance à l'affabulation" de la jeune femme, mais pas de problème de harcèlement, détaille Metronews.
Seaade Besbiss ne s'est pas découragée. Elle compte préparer le concours de gardien de la paix "pour faire carrière dans les forces de l'ordre", et s'apprête à sortir un livre le mois prochain: Je voulais juste être gendarme.