L'effroyable sort du compagnon de Diane, emprisonné à tort dans une prison chinoise

Diane, bien décidée à faire libérer son compagnon de prison. - Capture France 2
Diane Vandesmet, une jeune Française de 32 ans, mène un combat acharné contre l'institution judiciaire chinoise. Son compagnon, Harm, un biologiste néerlandais, est accusé d'avoir tué leur voisin en le poussant dans le vide, depuis la terrasse de son domicile, rapporte France 2.
D'après Diane, journaliste pour la chaîne francophone de la Télévision centrale de Chine (CCTV), il s'agirait d'une vaste erreur judiciaire, assortie d'un procès à charge contre son compagnon. Rappel des faits: le couple s'installe en 2014 dans un appartement à Pékin, dans un quartier populaire. L'un de leurs voisins, un retraité particulièrement ombrageux et porté sur la boisson, rejette leur présence, eût égard au fait qu'ils sont étrangers.
Incarcéré pendant un an avant son procès
Un soir, en mai 2015, la situation dégénère: fortement éméché, le vieil homme s'engage dans une violente joute verbale contre le couple, dont le domicile n'est séparé du sien que par une terrasse commune En tentant d'enjamber la rambarde, il aurait perdu l'équilibre et serait tombé deux mètres plus bas. Harm tente de le réanimer mais l'homme finit par succomber à ses blessures.
Les ennuis commencent au commissariat: les enquêteurs accréditent rapidement la thèse de violences volontaires et Harm est mis en examen puis incarcéré. Son procès est prévu pour mars 2016, soit un an plus tard. Cela fait plus d'un an et demi que Diane n'a pas pu voir son époux, détenu dans un centre pénitentiaire en sureffectif et insalubre. Le jugement finit par tomber en juillet dernier: celui qui n'a cessé de clamer son innocence écope de 12 ans de prison.
"Nous soupçonnons la famille du défunt d'avoir fait pression sur la police et le procureur afin d'obtenir la condamnation de mon ami ainsi que des réparations, qui nous ont été demandées avant même que le jugement ne soit rendu", accuse la jeune femme dans une tribune publiée sur L'Express.fr.
Un rapport atteste d'un procès à charge
Bien décidée à faire valoir sa vérité, Diane multiplie les allers-retours entre la France et la Chine, espérant avec toute l'énergie du désespoir que son énième avocat parvienne à convaincre la famille du défunt de retirer sa plainte. Jusqu'à présent, Diane a dépensé 150.000 euros en frais de procédure et a dû renoncer à son emploi à la Chambre de commerce française en Chine pour se consacrer à la défense de son conjoint.
"Le dossier ne comporte aucune preuve de la culpabilité de Harm, si ce n'est des témoignages de la famille qui semblent avoir été inventés de toutes pièces ou qui ont été changés par la suite", martèle-t-elle. "Dans un rapport, [notre avocat] démontre que l'enquête a été bâclée et que tout est à charge contre Harm, ce qu'approuve également l'avocat engagé par l'ambassade des Pays-Bas."
Pour l'heure, une page Facebook de soutien a été créée pour alerter sur la situation de Harm et récolter des fonds destinés à assurer sa défense. La jeune femme, interdite du droit de visite, correspond régulièrement avec son conjoint à travers des lettres, seuls liens dont il dispose avec le monde extérieur.