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Police-Justice

L’aide au retour des Roms abrogée d'ici à la fin de l'année

Manuel Valls a annoncé l'abrogation du dispositif d’aide au retour des Roms d'ici la fin de l'année.

Manuel Valls a annoncé l'abrogation du dispositif d’aide au retour des Roms d'ici la fin de l'année. - -

Manuel Valls a annoncé l'abrogation du dispositif d’aide au retour des Roms d'ici à la fin de l'année. Le ministre de l'Intérieur estime que le système a des effets pervers, de nombreux Roms acceptant provisoirement de rentrer chez eux avant de revenir quelque temps plus tard en France.

La France n’aidera plus les Roms de la même manière dans leur voyage de retour dans leur pays d’origine. Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur a qualifié le système d'aide au retour de « pervers », indiquant que certains Roms acceptent cette aide pour mieux revenir en France quelques temps après. Instauré en 2006, le système comprenait deux subventions différentes gérées par l'Office français de l'immigration et de l'intégration.

Deux subventions différentes

La première, « l'aide au retour humanitaire », va disparaitre. Elle s'élevait à 300 euros par adulte et 100 par enfant mineur. Elle concernait tous les ressortissants de l'union européenne en situation de grande précarité. La seconde, « l'aide au retour volontaire » est maintenue mais fortement réduite. Elle allait jusqu'à 3 600 euros pour financer un projet économique dans le pays d'origine. Elle ne sera plus que de 500 euros au maximum. Selon un rapport de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFI), en 2011, 8 700 ressortissants roumains et bulgares ont touché l'aide au retour humanitaire et seulement 10 projets ont été financés par l'aide au retour volontaire.

« Tous les Roms n’ont pas touchés 2 000 euros »

Pour le président de l’association « la voix des Roms », Saimir Milait, les sommes touchées par les familles ayant profité de l’aide au retour n’ont qu’extrêmement rarement dépassées les 2 000 euros. « C’était 3 600 euros le montant maximum de financement pour un projet d’élevage ou d’agriculture. Concrètement, on ne connaît personne qui ait pu financer un tel projet avec l’aide de l’OFI, explique Saimir Milait. C’est juste un effet d’annonce pour dire : vous voyez jusqu’ici on a donné 2 000 euros à tous les Roumains expulsés mais dorénavant il n’y en aura que 500. Non, c’est faux, tous les Roumains n’ont pas touché 2 000 euros ».

« Pas d’effet significatif »

Pour Catherine Withol de Wenden, directrice de recherche au CNRS spécialiste des migrations, l’aide au retour n’aurait même pas eu d’effets réels sur l’intégration dans le pays d’origine. « Je ne pense pas que l’aide au retour ait eu un effet très significatif, explique-t-elle sur RMC. Ça a été un effet d’annonce sachant très bien que ça n’allait pas résoudre le problème. Le problème sera résolu quand il y aura moins de discrimination dans leur pays d’origine et quand il y aura des politiques scolaires qui feront qu’ils auront d’autres moyens de subsistances que de vivre d’expédiant saisonnier entre l’Europe de l’ouest et de l’est ».

« Une décision de bon sens »

Pour France Terre d’Asile, le ministre de l’Intérieur a pris la bonne décision en annonçant l’abrogation de l’aide au retour. « La décision du ministre est une mesure de bon sens, assure Pierre Henry, le président de l'association. Ça a concerné les populations originaires d’Europe et puis ça servait à alimenter la politique du chiffre. C’était de l’argent totalement gaspillé, elle ne servait surtout pas à la réinsertion des populations Roms dans leur pays d’origine. Essayer de se réinsérer avec 300 euros … franchement ça ne servait à rien ».

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La Rédaction

T.de Dieuleveult avec M. Bodrero