Krombach condamné en appel à 15 ans de prison

Diter Krombach, pris en photo à la prison de Fresnes. - -
Dieter Krombach a été condamné en appel jeudi à 15 ans de réclusion pour la mort de Kalinka Bamberski, en juillet 1982, par la cour d'assises du Val-de-Marne qui a retenu la qualification de violences volontaires aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
En première instance devant la cour d'assises de Paris en octobre 2011, le médecin allemand avait également été condamné à 15 ans de réclusion.
Dans le box des accusés, le médecin allemand est resté stoïque, recevant, après le verdict, le soutien de sa fille Diana. Ses avocats ont immédiatement annoncé que leur client se pourvoyait en cassation.
« Prouver l'intention criminelle, c'était complexe », a déclaré ému à l'issue du verdict le père de Kalinka, André Bamberski, convaincu que Dieter Krombach a tué sa fille après l'avoir violée.
Cette procédure a été rendue possible 29 ans après les faits par l'enlèvement de l'accusé organisé en 2009 en Allemagne par le père de la victime, André Bamberski, une méthode que Berlin réprouve. Un procès séparé est prévu pour cet enlèvement.
Tensions entre la France et l'Allemagne
Cette affaire criminelle vieille de trois décennies a suscité des tensions entre Paris et Berlin, qui a toujours refusé de poursuivre Dieter Krombach et d'envisager que la mort de Kalinka Bamberski, 14 ans, résultait d'un crime.
L'autopsie initiale de la jeune fille en Allemagne a manqué selon les experts français à toutes les règles élémentaires et Dieter Krombach, notable de la petite ville, a bénéficié de mansuétude : la police l'a simplement prié par téléphone de répondre à des questions par écrit avec un délai de dix jours. Le parquet allemand a ensuite classé le dossier. Une contre-enquête menée en France, et en particulier des expertises menées en 2010 sur des fragments de son corps conservés comme pièces à conviction, ont prouvé que Kalinka avait reçu avant sa mort une dose de somnifères probablement forte.
Le profil de pervers sexuel de l'accusé, démontré aux yeux de l'accusation française par une série d'abus sexuels qui lui sont imputés aujourd'hui en Allemagne, avec notamment le viol d'une patiente sous anesthésie dans les années 1990, a amené le parquet français à le poursuivre.