Kristian Vikernes, un néonazi norvégien devant la justice française

Il avait été arrêté en juillet en Corrèze pour des soupçons de terrorisme. Faute de preuve, il répond finalement devant le tribunal correctionnel de Paris de "provocation à la haine" et d'"apologie de crimes de guerre".

On se souvient de son visage, barbe fournie et casquette militaire vissée sur le crâne. Le militant néonazi Kristian Vikernes, arrêté en juillet en Corrèze, comparaissait ce jeudi à Paris pour "provocation à la haine" et "apologie de crimes de guerre" pour des billets postés sur son blog. Mais son procès a été renvoyé au 3 juin, son avocat ayant estimé ne pas avoir disposé d'assez de temps pour préparer sa défense.

Surnommé Varg ("loup" en norvégien), cet homme de 40 ans a été interpellé le 16 juillet avec son épouse française, dans le cadre d'une enquête de la DCRI sur des soupçons de visées terroristes.
Le Norvégien, qui vit depuis 2010 à Salon-la-Tour, en Corrèze, faisait l'objet d'une surveillance depuis plusieurs années.

Cinq armes longues, dont quatre carabines 22 long rifle, ont été saisies lors d'une perquisition. Mais l'homme a finalement été libéré après 48 heures de garde à vue, qui n'ont mis en évidence ni cible, ni préparation de projet terroriste identifié.

Dix billets de blog visant juifs et musulmans

Il a finalement été renvoyé devant la justice pour "provocation publique à la haine raciale" et "apologie de crime de guerre" en raison de billets publiés sur son blog. Sont en cause au total dix extraits, parfois longs, d'articles publiés entre mars et juin 2013. Des textes visant les juifs et les musulmans. Pour ces faits, Kristian Vikernes encourt jusqu'à 5 ans de prison et 45.000 euros d'amende.

Une broutille au regard de son pedigree judiciaire. En Norvège, ce musicien de black metal s'est rendu tristement célèbre pour le meurtre d'un rival artistique, commis en 1993 à l'âge de 20 ans. Condamné dans son pays à 21 ans de prison, il avait été libéré en 2009 avant de s'exiler en Corrèze l'année suivante.

M. T. avec AFP