"Koh Lantess": ce que contient le rapport d'enquête menée par l'administration pénitentiaire

Des conclusions qui correspondent à la version soutenue par Éric Dupond-Moretti. BFMTV a eu accès aux conclusions tirées par l'enquête de l'administration pénitentiaire à la suite de l'organisation de "Koh Lantess" à la prison de Fresnes. Cet événement a suscité la polémique notamment par des images de détenus faisant du karting, ou encore la participation d'individus condamnés à des peines lourdes.
"Il résulte de l’ensemble de ces éléments, que ni la direction de l’administration pénitentiaire, ni le cabinet du garde des Sceaux, ni la DICOM du Secrétariat général du ministère de la Justice n’avaient une connaissance des modalités précises de l’activité Koh Lantess organisée au centre pénitentiaire de Fresnes le 27 juillet 2022. L’ampleur de l’événement a été découverte le jour même", explique le rapport.
Dupond-Moretti assure qu'il aurait mis un "veto"
"Dès lors, si une autorisation de principe de la chancellerie a bien été donnée s’agissant de cette action et de sa médiatisation, c’est sans en connaître précisément les détails, notamment s’agissant de l’épreuve de karting et du bassin d’eau. Le garde des Sceaux ne pouvait pas davantage en être informé", ajoute les auteurs de l'enquête.
En déplacement à la prison de Fleury-Mérogis, Éric Dupond-Moretti assure que s'il avait eu connaissance d'une épreuve de karting, il aurait alors mis son "veto". Il pointe en revanche une "initiative du directeur de la prison avec l'organisateur".
Pour éviter d'autres polémiques similaires, le rapport d'enquête demande par ailleurs la mise en place d'une "note ou une circulaire" permettant de "reposer un cadre général et d'acter un circuit de validation efficace".
L'enquête est également revenu sur le profil des détenus qui ont participé aux épreuves. Elle confirme la présence de l'un d'entre eux condamné pour des faits de viol en récidive. Par ailleurs un autre, spectateur, était "condamné pour des faits d'assassinat". Cependant, le rapport estime que leur sélection a fait "l'objet d'une évaluation par les équipes" et "correspond à un mode opératoire tout à fait classique".