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Police-Justice

Jugés pour avoir tué leur ami dans un accident

Emilie et Vincent, 27 et 22 ans, comparaissent ce jeudi devant le Tribunal correctionnel d'Auch, pour avoir tué leur ami Nicolas, 24 ans, dans un accident de voiture, après une soirée arrosée.

Emilie et Vincent, 27 et 22 ans, comparaissent ce jeudi devant le Tribunal correctionnel d'Auch, pour avoir tué leur ami Nicolas, 24 ans, dans un accident de voiture, après une soirée arrosée. - -

Ce jeudi matin devant le Tribunal correctionnel d'Auch (Midi-Pyrénées) s'ouvre le procès d'Émilie et Vincent, 27 et 22 ans, accusés d'avoir tué un de leurs amis dans un accident de voiture en mai dernier, après une soirée arrosée.

En mai dernier, dans le Gers, 5 amis quittent Fleurance en voiture, direction Auch. Ils ont beaucoup bu lors de la fête d’un village. Vincent, 22 ans, passe les clés de sa voiture à sa petite amie Emilie, 27 ans. En état d'ébriété et sous l'emprise du cannabis, elle perd le contrôle du véhicule. Nicolas, l'un des passagers, âgé de 24 ans, est tué sur le coup. Emilie et Vincent sont attendus ce matin à partir de 9 heures devant le Tribunal correctionnel d'Auch. Elle comparaît pour « homicide involontaire aggravé » et lui pour « homicide involontaire ».

Que reproche-t-on à ces deux prévenus ? Les peines encourues sont-elles lourdes ?

Emilie et Vincent encourent, en théorie, 10 ans de prison, avec une « peine plancher de 4 ans » selon le Procureur de la République. La justice reproche à Vincent d'avoir fourni les clefs de sa voiture, et à Emilie, son comportement au volant. D'après les rapports d'expertise, elle roulait beaucoup trop vite. Selon des experts, au moment du choc, elle était à 130 kilomètres/h sur une portion limitée à 90. Par ailleurs, la jeune fille était ivre. Elle avait plus de 3 grammes d’alcool dans le sang. Elle conduisait aussi sous l’influence de stupéfiants. D’après l’enquête, ce n’était pas la première fois. En raison de cette récidive légale, sa peine pourrait être doublée et se transformer - en théorie - en une peine de 20 ans de prison. Le jugement pourrait intervenir dès la fin de l'audience, en fin de matinée ou en début d'après-midi.

Cet accident avait provoqué beaucoup d’émotion dans le Gers

La famille de Nicolas, la victime, avait organisé une marche silencieuse à Fleurance sur le thème : « Plus jamais ça ». Des amis, des voisins, des anonymes s’étaient rassemblés à l’époque pour dénoncer certaines attitudes « irresponsables au volant ». Ici, ce drame est encore présent dans toutes les mémoires.

Qu’attend la mère de Nicolas, la victime ?

Christine, la maman de Nicolas est une femme « brisée ». Nicolas était son unique enfant et avec son mari, elle avait bâti sa vie autour de son fils, grand amateur de rugby, dont de nombreuses photos sont accrochées sur les murs dans la maison du couple à Cadeilhan. Christine veut aujourd’hui que la justice fasse son travail. Elle fait confiance aux magistrats.

Que dit l’avocate d’Emilie ? Quelle sera sa ligne de défense ?

Maître Lafforgue-Peine estime que les 4 occupants auraient pu être au volant du véhicule. Emilie est dans le box aujourd’hui, d’autres passagers pourraient se trouver à sa place. Elle estime que le drame n’a pas pu être évité car « ils n’avaient plus leur lucidité ». En clair, ils avaient trop bu, « et personne n’a été capable de dire : on a trop bu, on ne prend pas la route ».

« Jamais je ne lui pardonnerai ça. Jamais. »

En EXCLUSIVITE pour RMC, le témoignage de Chloé. Elle était la fiancée de Nicolas. Elle est aussi la cousine de Vincent qui comparait tout à l'heure devant le tribunal : « Elle avait bu, elle roulait vite, elle avait fumé. J’estime qu’avec 4 personnes dans la voiture, on n’a pas ce comportement-là. En plus de ça, Emilie a l’habitude de boire et c’est vrai qu’elle ne supporte pas forcément l’alcool. J’espère que justice sera faite et jamais je ne lui pardonnerai ça. Jamais… Nicolas me manque. On avait des projets, on devait faire un enfant, on avait fait un compte épargne logement pour, plus tard, faire une maison. Il me manque et il me manquera toujours. »

bourdinandco - Jean-Wilfrid Forquès