Jihadisme: l'armée crée une cellule de contre-propagande sur Internet

Selon le journal Le Monde, une cellule de contre-propagande sur Internet vient d’être mise en place par l’armée. Elle est chargée dans l’ombre de surveiller les réseaux et de contrer la communication des groupes jihadistes.

La nouvelle cellule de contre-propagande doit occuper Internet. Face aux images et vidéos de propagande, la France s’est dotée d’une équipe chargée de parer la communication des groupes jihadistes, notamment de l’Etat islamique.

Selon le journal Le Monde, une cinquantaine de militaires spécialisés composent cette nouvelle cellule, chargée de mener une guerre d’influence sur Internet, devenu l'outil de propagande des groupes terroristes. Dans le secret, ces experts sont en poste au Centre interarmées d'actions dans l'environnement (CIAE), situé à Lyon.

Internet outil de recrutement des jihadistes

"Au début des années 90, il y avait des groupes étrangers qui commettaient des actes sur le territoire national", a indiqué Bernard Cazeneuve ce mercredi à la sortie du conseil des ministres. "Aujourd'hui, 90% de ceux qui basculent dans des activités terroristes au sein de l'Union européenne le font après avoir fréquenté Internet, des sites, des blogs, des vidéos". Les groupes jihadistes sont ainsi passés maîtres de la communication et ont compris l'intérêt que représentait Internet.

"Nous devons être capables de saturer les médias, de dénier des accès à l’EI", explique au Monde une source militaire. La mission de cette nouvelle cellule est d’anticiper les publications des groupes jihadistes mais aussi de les contrer en répliquant avec les mêmes méthodes que l’Etat islamique: relayer et diffuser images et messages qui contredisent leur propagande. 

Des soldats du web sous pseudo

La création de cette cellule fait écho au site internet stop-djihadisme.gouv.fr mis en place la semaine dernière. Mais si celui-ci a pour objet d’informer le grand public et d’intervenir largement en amont de l’embrigadement de candidats au jihad, la cellule de l’armée, elle, agit au contraire dans l’ombre auprès d'un public qui commence à être sous influence. Ces soldats du web seront chargés de surveiller les réseaux sociaux de l’intérieur, en agissant sous des avatars. Derrière des pseudos, ils devront infiltrer ces groupes actifs sur Internet et entrer en relation aussi bien avec des recruteurs que des candidats au jihad. 

Le Monde indique que des psychologues feront également partie de cette équipe pour mieux toucher ce public composé souvent d’ados ou de jeunes adultes. Le but est évidemment d'arriver à désendocriner ces cibles et arriver à les faire renoncer au départ.

C. B