"Je ne peux pas oublier ma fille": les parents de Chahinez Daoud s'expriment avant le procès de son ex-mari pour "assassinat"

La maison où Chahinez Daoud a été brûlée vive le 4 mai 2021 à Mérignac, près de Bordeaux. - Mehdi Fedouach
"Il faut que je sois courageuse", confie la mère de Chahinez Daoud. Le mardi 4 mai 2021, cette mère de famille de 31 ans mourrait brûlée vive en pleine rue à Mérignac. Quatre ans plus tard, son ex-mari, Mounir Boutaa, est renvoyé à partir du lundi 24 mars devant la cour d’assises de Gironde pour "assassinat".
À une semaine de l'ouverture du procès, les parents de Chahinez Daoud ont tenu une conférence de presse en présence de leur avocat, Me Julien Plouton. Au cours de cette prise de parole, Djohar Douad, la mère de Chahinez Daoud, a confié appréhender le face-à-face à venir avec Mounir Boutaa.
"Ça me fait du mal. Je ne peux pas voir l'assassin devant moi, mais il faut du courage, il faut que je sois courageuse", a expliqué Djohar Daoud, qui assistera au procès.
En tant que grand-mère, elle endosse aujourd'hui un rôle crucial auprès des trois enfants de Chahinez Dadoud. "Une grand-mère ne remplace pas une mère", a-t-elle toutefois souligné. "Je suis toujours avec mes petits enfants (...) mais une mère reste une mère. Je pleure encore, je ne peux pas oublier ma fille, mais je me bats pour mes petits-enfants."
La personnalité de l'accusé, "l'un des enjeux du procès"
"L'enjeu de la semaine prochaine, c'est le procès de Mounir Boutaa. Ce n'est pas le procès de l'État, ce n'est pas le procès de l'institution judiciaire ou de la police", a souligné Me Julien Plouton. Près de deux ans après la mort de leur fille, les parents de Chahinez Daoud avaient attaqué l'État pour faute lourde et faire reconnaître "les dysfonctionnements des services publics de la justice".
Un mois avant sa mort, la mère de famille avait en effet déposé plainte contre son ex-mari, déjà condamné à deux reprises pour des violences à son encontre, qui l'avait à nouveau agressée après sa sortie de prison.
"La semaine prochaine, nous allons nous concentrer sur la personnalité de Mounir Boutaa, c'est l'un des enjeux de ce dossier, les conditions de son passage à l'acte et je crois aussi, et je le souhaite surtout, s'intéresser à sa victime, Chahinez Dadoud", a conclut l'avocat.