"Je me suis sentie paralysée": une accusatrice de Gérard Depardieu raconte l'agression qu'elle dénonce

La journaliste et écrivaine espagnole Ruth Baza, qui affirme avoir été violée par Gérard Depardieu en 1995 à Paris, a annoncé avoir déposé plainte en Espagne contre le comédien.

"Je me suis sentie paralysée". Invitée de BFMTV, ce jeudi 21 décembre, la journaliste et écrivaine espagnole Ruth Baza, qui affirme avoir été violée par Gérard Depardieu en 1995 à Paris, a annoncé avoir déposé plainte en Espagne contre l'acteur français la semaine dernière.

Selon elle, les faits se sont déroulés le 12 octobre 1995. Ce jour-là, Ruth Baza, 23 ans, vient interviewer le comédien français, Gérard Depardieu, âgé de 46 ans à l'époque, pour la revue Cinemanía. C'est à l'issue cet entretien qu'elle dit avoir été violée.

"Il y a un contexte très long autour de l'agression. C'était une interview en trois actes", a expliqué Ruth Baza, invitée de BFMTV, ce jeudi.

"Au début, Monsieur Depardieu était très agressif, très violent, il me méprisait en tant que professionnel. Par la suite, j'ai vu un Gérard Depardieu très humain, qui sanglote avec moi parce qu'il vivait une tragédie personnelle autour de son fils, puis ensuite un Gérard Depardieu envahisseur, agresseur, qui m'a pris par la force", a-t-elle détaillé.

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Les faits qualifiés de viol par la police espagnole

La journaliste, âgée de 51 ans aujourd'hui, explique, qu'à la fin de l'interview, "on se met debout, je ne sais pas comment, mais je me trouve coincée dans ses bras, paralysée, comme si j'étais clouée au sol".

"Il m'a fait des choses que je ne trouve ni naturelles, ni normales, mais je n'arrive pas à m'échapper, je n'arrive pas à crier, je ne peux pas bouger, je n'entends rien, je me suis sentie paralysée. J'ai dû résister pendant qu'il me fait des choses qu'il ne fallait pas qu'il me fasse", a-t-elle raconté.

Ruth Baza affirme avoir déposé plainte, la semaine dernière, auprès de la police espagnole, qui aurait qualifié les faits de viol. "Pour moi, c'est très dur de faire face à cette qualification. Quand on s'imagine ce genre d'agression, on a tendance à penser à d'autres abus, mais ce que Gérard Depardieu m'a fait a été qualifié par les autorités comme un viol. C'est très douloureux, c'est très intense, mais c'est une réalité"", a-t-elle réagi.

C'est au moment de la publication de l'enquête de Mediapart, en avril dernier, que Ruth Baza affirme s'être souvenu des faits: "j'ai eu un déclic, je ne me sentais pas très bien, j'avais des flashs, j'avais des images, j'étais très mal à l'aise", a-t-elle raconté, affirmant regretter de "ne pas l'avoir dit avant".

Manon Aublanc