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Police-Justice

"J’aurais voulu qu’il soit jugé": la colère de la mère d'Emma, 13 ans, tuée par son père dans le Maine-et-Loire

Gendarmerie (illustration).

Gendarmerie (illustration). - Sameer Al-DOUMY / AFP

La mère d'Emma, adolescente tuée par son père en mai, a témoigné auprès de Ouest-France. Le père de la jeune fille, qu'il avait reconnu avoir tuée à Mûrs-Erigné (Maine-et-Loire) début mai, s'est suicidé fin juin à la maison d'arrêt de Nantes.

"Elle avait encore tant à vivre". La mère d'Emma, 13 ans, tuée par son père en mai, ne "veut pas que les gens l'oublient". "Il n’y aura pas de justice", déplore Mélanie Joalland auprès de Ouest-France ce dimanche 20 juillet. Le père de l'adolescente, qu'il avait reconnu avoir tuée à Mûrs-Erigné (Maine-et-Loire) début mai, s'est suicidé fin juin à la maison d'arrêt de Nantes.

Le 9 mai, l'absence d'Emma dans son collège avait conduit l'établissement scolaire à alerter sa mère. "Ayant découvert un message du père sur les réseaux sociaux, (la mère) a provoqué l'intervention des secours qui ont découvert le corps sans vie de la jeune fille", dont la mort "remonterait au 7 mai en soirée", avait alors fait savoir le procureur de la République d'Angers Éric Bouillard.

Le père "était retrouvé en vie bien qu'ayant visiblement absorbé des médicaments". Les parents d'Emma étaient séparés et la jeune fille faisait l'objet d'une garde alternée.

"Je n’y ai pas cru, pour moi, ça ne pouvait pas arriver", a déclaré Mélanie Joalland à Ouest-France. "Elle a été tuée par celui qui m’a aidée à la mettre au monde."

"Elle n'a pas choisi de mourir"

Son père, âgé de 42 ans, avait reconnu les faits dans un courrier saisi à son domicile ainsi que sur son site Internet, selon le procureur. Il avait été mis en examen pour meurtre, placé en détention provisoire et risquait la réclusion à perpétuité. Mais fin juin, "il a refusé d’aller à une promenade et a profité de cet intervalle pour se suicider", a indiqué son avocat Me Bertrand Salquain au Courrier de l’Ouest.

"Je m’y attendais, il ne pouvait pas vivre après l’atrocité qu’il a fait subir à ma fille", a affirmé Mélanie Joalland à Ouest-France. "J’aurais voulu qu’il soit jugé, qu’il soit puni, qu’il se rende compte du mal qu’il a fait autour de lui. À moi, à son petit frère… Ils s’aimaient tellement. À mon compagnon, à ma famille, à ses amis", a-t-elle ajouté.

Mélanie Joalland ne comprend pas "comment il a pu arriver à une telle violence envers Emma". "N’oublions pas que la seule victime dans cette histoire, c’est Emma. Elle n’a pas choisi de mourir, elle", affirme-t-elle.

Sophie Cazaux