BFMTV
Police-Justice

Isère: un immeuble d'Échirolles évacué à cause des trafics il y a trois semaines reste inhabitable

placeholder video
Un bras de fer s'est engagé entre les copropriétaires, qui exigent le démantèlement du point de deal situé à proximité avant de réaliser des travaux de sécurisation, et les pouvoirs publics.

Des résidents dans l'expectative. Fin septembre, la mairie d'Échirolles (Isère) avait pris la décision inédite de faire évacuer via un arrêté un immeuble de la commune afin de lutter contre le trafic de drogue qui se déroule à proximité.

Le bâtiment, nommé "Le Carrare", situé en plein centre-ville, est connu pour être l'un des principaux points de deal de la zone et les narcotrafiquants utilisant certains appartements pour stocker leur marchandise.

Selon un communiqué diffusé par la mairie de la ville, "la sécurité des résidents ne peut être garantie en raison du risque incendie et électrique" dans l'immeuble, ajoutant "qu’ils s’exposent à un 'danger de mort permanent.'"

Point mort

Afin de favoriser le bien-être des habitants, la mairie avait imposé des travaux de sécurisation à la copropriété dans un délai de trois semaines. Or, arrivé à la fin de cette période, les avancées sont toujours au point mort, pour le plus grand désarroi de certains locataires qui ont temporairement été relogés dans un hôtel et qui ne peuvent toujours pas regagner leurs logements.

"On ne sait même pas s’ils vont trouver des solutions pour nous ou bien s'ils nous laissent à la rue. On ne sait pas", explique l'un d'entre eux, resté anonyme, à BFMTV.

Interrogée à ce sujet lors d'un point presse, Amandine Demore, maire PCF de la commune, a fait part de son indignation et assure qu'elle demandera des comptes à la copropriété dans les jours à venir.

"J’attends la réunion des copropriétaires vendredi pour voir quelles mesures ils vont prendre parce que je rappelle que sans mesures, ce bâtiment ne peut pas rouvrir", martèle-t-elle.

"Faites votre travail"

Du côté des syndicats, on insiste sur le fait que les travaux doivent bel et bien être réalisés, mais pas dans les conditions actuelles. Ils appellent les pouvoirs publics à agir et à définitivement fermer le point de deal.

"Moi, je suis pour faire les travaux, on va les faire. Par contre, il est hors de question qu'on ouvre le bâtiment si les dealers sont toujours devant. Est-ce que c’est à nous de régler les problèmes de sécurité qui sont sur la voie publique?", nous dit Nour, président du conseil syndical de l’immeuble.

"Je demande à l’État, au nouveau ministre de l’Intérieur, une chose simple: faites votre travail", ajoute-t-il.

"Les dealers ne sont plus dans le bâtiment puisqu’il est fermé, ils errent pour trouver un lieu d’atterrissage. Tout le sujet travaillé avec la police c’est un travail d’ilotage dans le secteur pour éviter qu’il ne s’engage durablement", répond Amandine Demore ce mercredi sur notre antenne.

L'immeuble, vétuste, a été dégradé par les dealers. Notamment ses installations électriques. Sur les 80 appartements du bâtiment, seuls une trentaine seraient habités. Les trafiquants se servent directement sur le tableau pour avoir de l'électricité. Souvent, les fils sont laissés à nu. Le coût des travaux est estimé par les propriétaires à entre 50.000 et 100.000 euros.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV