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INFO BFMTV. Ce que contient l'arrêté d'expulsion de l'influenceur algérien Boualem N.

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De retour en France dans la soirée de jeudi, il a été placé au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot en Seine-et-Marne car il est toujours visé par un arrêté d'expulsion.

Une expulsion qui présente "un caractère d'urgence absolue." L'influenceur algérien Boualem N., surnommé "Doualemn" sur les réseaux sociaux, a été expulsé vers l'Algérie ce jeudi 9 janvier avant d'être finalement renvoyé vers la France dans la soirée, l'Algérie l'ayant "interdit de territoire."

L'homme né en 1965 avait été interpellé le samedi 4 janvier à Montpellier (Hérault), soupçonné d'avoir publié sur le réseau social Tiktok des vidéos appelant à des actes violents.

Passé de délinquance

BFMTV a pu consulter l'arrêté d'expulsion qui a été pris contre Boualem N. Le ministère de l'Intérieur explique que l'homme "est entré une première fois irrégulièrement en France en 1988 à l'âge de 23 ans, et qu'il s'est inscrit dans la délinquance de droit commun."

"Il s'est rendu coupable de multiples infractions et a été condamné à six reprises pour un quantum total de peine de 11 ans et 8 mois", notamment pour des faits de transport de stupéfiants.

Le document indique également que l'homme a bénéficié en février 2010 d'une régularisation de sa situation en 2010 en qualité de parent d'enfant français.

Appels à la violence

En ce qui concerne les faits récents pour lesquels ils est inquiété, le ministère de l'Interieur explique qu'il est l'administrateur d'une chaine sur TikTok, et que sur cette chaîne, "il appelle ses concitoyens algériens à la violence contre un individu opposant politique au régime algérien et, de manière générale, contre tout autre opposant au régime.

Il évoque "également des actes de torture pratiqués par les forces de l'ordre" algériennes. Le ministère indique que dans des vidéos, l'influenceur légitime et cautionne l'idée selon laquelle il ne faudrait pas prendre en charge médicalement les personnes torturées.

Le ministère de l'Intérieur estime que "ces provocations publiques à commettre un crime ou un délit et légitimant la torture s'inscrivent dans un contexte de diffusion répétées par plusieurs influenceurs, de message de même nature."

"Il ne peut être exclu que les représailles auxquelles il invite soit également dirigées contre des Algériens résidant sur le territoire national", précise le document, soulignant que l'homme s'est borné à "relativiser la gravité" de ses propos lors de ses interrogatoires.

En outre, les autorités rappellent aussi le contexte géographique à Montpellier "récemment victime d'un attentat en août 2024" et l'explosion devant la synagogue de La Grande Motte

Placé en centre de détention

De retour en France, Doualemn a été placé au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) car il est toujours visé par un arrêté d'expulsion, selon son avocat.

Ce dernier indique que son client est Algérien et qu'il n'a pas la nationalité française. Il résidait de manière régulière en France par un titre de séjour. Celui-ci est annulé par l'arrêté d'expulsion.

Deux autres influenceurs algériens ont été arrêtés à Brest et près de Grenoble ces derniers jours.

Matthias Tesson avec Hugo Septier