Incendie mortel à Courchevel: la perpétuité requise contre Hicham Abderraouf

Des pompiers et des gendarmes se tiennent devant un bâtiment détruit par un incendie majeur qui a tué deux personnes, le 20 janvier 2019 dans la station de ski de Courchevel. - Fanny HARDY
La réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans a été requise, ce lundi 26 mai, contre Hicham Abderraouf, accusé d'avoir incendié une résidence pour saisonniers à Courchevel en 2019, causant la mort de deux personnes.
Cet Algérien de 28 ans, établi dans l'Hérault, au casier judiciaire porteur de 11 condamnations, comparaît depuis une semaine devant la cour d'assises de la Savoie à Chambéry, soupçonné d'être à l'origine du sinistre, ce qu'il a toujours nié. La parole sera à sa défense mardi, qui a fait savoir qu'elle entendait plaider l'acquittement. Le verdict est attendu dans la journée.
Le feu, dépeint comme très violent et rapide, s'était déclaré le 20 janvier 2019 peu après 4 heures du matin dans L'Isba, un ancien hôtel vétuste abritant 57 travailleurs saisonniers employés dans la station. Plusieurs témoins ont fait état d'odeurs d'essence dans le bâtiment avant le sinistre et une arme à feu avait été retrouvée à proximité.
"Destruction du bien d'autrui" ayant entrainé la mort
Une femme de 32 ans et un homme de 50 ans, employés de restaurants, avaient succombé asphyxiés, et une vingtaine d'autres s'étaient blessés en se défenestrant pour échapper aux flammes. Plusieurs dizaines de personnes se sont portées parties civiles.
L'enquête avait établi que l'accusé, soupçonné d'avoir agi par vengeance envers une ex-petite amie logée dans cette résidence, avait effectué plusieurs passages à proximité du bâtiment pendant la nuit, notamment quelques minutes avant l'apparition des premières fumées.
En récidive après ses précédentes condamnations, Hicham Abderraouf est accusé notamment de "destruction du bien d'autrui par un moyen dangereux" ayant entraîné la mort et des infirmités permanentes, ainsi que de détention d'arme et d'évasion par violence.
Les peines "à la hauteur" du drame
Pour Me Caroline Collomb, qui représente la famille de la jeune femme décédée dans l'incendie, ainsi que de quatre autres personnes, les peines requises sont "à la hauteur de ce qui s'est passé": "Les victimes qu'on représente attendaient la peine maximum, c'est ce qu'elles attendent depuis six ans".
"On a quand même deux morts, beaucoup de victimes avec infirmité permanente, une évasion, une arme, un casier judiciaire chargé, une personnalité de psychopathe qui fait peur", a-t-elle dit à l'AFP.
L'affaire devrait donner lieu à un deuxième procès les 5 et 6 juin à Albertville (Savoie) qui visera cette fois le propriétaire de l'immeuble, accusé d'"homicide et blessures involontaires" et "hébergement de travailleurs dans un local non conforme".