Incendie meurtrier du Paris-Opéra: la responsable du feu jugée en appel

Enervée par son compagnon, la responsable de l'incendie avait jeté des vêtements sur des bougies. - Joel Saget - AFP
Il s'agit de l'incendie le plus meurtrier dans la capitale depuis la Libération. La cour d'appel de Paris va rendre ce mardi son arrêt dans l'affaire dite du Paris-Opéra, du nom de l'hôtel dans lequel 24 personnes, dont 11 enfants avaient trouvé la mort en 2005. Comme en première instance, le parquet a réclamé une peine de trois ans de prison à l'encontre de Fatima Tahrour, l'une des responsables du sinistre.
Le 15 avril 2005, cette femme, alors âgée de 31 ans, avait eu une dispute avec son compagnon, Nabil Dekali, veilleur de nuit de cet établissement qui accueillait principalement des familles étrangères et précaires. En quittant l'hôtel, énervée, Fatima Tahrour avait jeté des vêtements sur des bougies allumées qui se trouvaient à même le sol dans la "salle des petits déjeuners".
"Une pluie de corps"
Immédiatement le feu avait pris, ravageant les différents étages où logeaient les familles. Arrivés vers 2h30, les pompiers n'avaient pu que constater "une scène de guerre, une pluie de corps qui s'était abattue sur la voie publique", décrira l'un des secouristes. Pris de panique, des gens avaient jeté certains enfants par les fenêtres pour tenter de les sauver.
En première instance, Nabil Dekali avait écopé de deux ans de prison, dont un avec sursis. Il avait été reconnu coupable de ne pas avoir pris connaissance des consignes de sécurité. Il avait également gêné les secours à cause de son alcoolémie et de sa consommation de drogue. Son père, le gérant du Paris-Opéra, avait lui été sanctionné d'une peine de trois ans de prison, dont un avec sursis. Tout comme Fatima Tahrour, qui avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison, dont un an avec sursis.
Lors de l'audience en appel en septembre dernier, l'avocat général avait demandé à la cour de "confirmer" la condamnation de la jeune femme, la seule a avoir fait appel, "et ce sera justice". L'avocat de la prévenue avait estimé qu'une peine de trois ans avec sursis et mise à l'épreuve serait "une réponse satisfaisante pour la société".