"Ils ne m'ont pas écouté": un enfant victime de harcèlement en colonie de vacances revient couvert de bleus

Des vacances devenues un calvaire. Samedi 31 août, Cécile Lemaire, la mère de Jean, 11 ans, a porté plainte pour "violences aggravées" après que son enfant, qui a passé quelques jours en colonie de vacances à Camaret-sur-Mer dans le Finistère, est revenu couvert de bleus et d'ecchymoses au niveau du visage, des bras et des jambes.
Le petit garçon originaire d'Oissy, dans la Somme, qui a d'abord dit être tombé, finit par avouer les sévices qu'il a subi tout au long de son séjour organisé du 23 au 29 août par la communauté de communes Somme Sud-Ouest.
"Tous les matins, ils me réveillaient en me mettant une claque. Ils me tapaient avec des claquettes, à coup de main, à coups de chaussures. Moi, au début, je pensais que c’était une blague, mais à force, j’ai compris que ce n’était pas une blague. J’en ai parlé, mais ils ne m’ont pas écouté", dit-il à BFMTV.
Aux animateurs, il pointe en particulier un petit groupe de trois adolescents âgés de 12 à 13 ans.
"Bah je sais pas"
De son côté, Cécile Lemaire ne décolère pas et exige des réponses, en particulier de la part des animateurs de la colonie qui, selon Jean, ne l'ont pas écouté au moment de son alerte.
"Je vais voir l’animateur qui est présent, il me répond 'bah je sais pas'. Vous ne pouvez pas rendre un enfant bleu de la tête aux pieds avec pour seule réponse 'je ne sais pas', ce n’est pas possible", s'agace-t-elle à BFMTV.
Celle-ci évoque également des sévices réalisés au moment de la toilette. "T’as deux minutes pour te laver, on te frappe quoi qu’il arrive mais s'il dépasse on le tape encore plus fort", décrit-elle encore.
En parallèle de sa plainte, la mère de famille a écrit un texte sur les réseaux sociaux accompagné des images de son fils tuméfié. "Tu confies ton enfant à des gens soi-disant compétents à veiller sur lui et tu le récupères dans un état lamentable, une honte", dit-elle sur Facebook.

Et les sévices auraient pu encore aller plus loin révèle-t-elle sur BFMTV. "Ils l’ont forcé à se mettre à quatre pattes et ils ont essayé de lui baisser son pantalon", dit-elle.
"Il a réussi à avoir suffisamment de réflexes pour les esquiver, il a su dire aux gendarmes 'heureusement que j’ai fait de la boxe sinon ce jour-là je me serai fait violer'", déplore-t-elle encore.
Et la mère d'ajouter: "je n’attends pas grand-chose de la plainte. Je voulais déposer plainte contre les animateurs mais les gendarmes m’ont dit que ce n'était pas possible. J’attends des sanctions au niveau de ces animateurs, une enquête avec rigueur."
Rentrée scolaire contrariée
Pour sa part, la communauté de communes Somme Sud-Ouest dit avoir ouvert une enquête interne afin de mieux comprendre les faits dénoncés.
"Nous sommes profondément choqués de ce témoignage et prenons cette situation avec le plus grand sérieux. (…) Nous sollicitons actuellement les familles de notre territoire dont les enfants ont participé à la colonie, afin de recueillir leur ressenti sur le séjour", dit un communiqué.
Quant à Jean, il a fait sa rentrée scolaire en sixième ce lundi. Mardi, il devra s'absenter plusieurs heures des salles de classe afin de faire constater ses blessures par un médecin.
Lundi encore, le gouvernement a lancé une nouvelle campagne contre le harcèlement afin de lutter contre "un fléau insoutenable."