Il ne déclarait que 10 de ses 180 salariés: prison ferme pour un patron du BTP

C'est un signalement en 2015 de Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère de l'Économie, qui a mis fin aux juteuses activités du chef d'entreprise, âgé de 61 ans. - PHILIPPE HUGUEN / AFP
Il ne déclarait que dix salariés sur les 180 qu'il avait embauchés: le patron d'une entreprise du BTP basée à Créteil a été condamné à deux ans et demi de prison ferme.
Au total, le montant des salaires non déclarés s'élève à 1,2 million d'euros, sur une période allant de janvier 2014 à juillet 2015, et le préjudice pour l'Urssaf se chiffre à 720.000 euros.
La condamnation, prononcée le 27 avril par le tribunal correctionnel de Créteil, a été assortie d'un mandat de dépôt, d'une amende de 50.000 euros et d'une interdiction à vie de gérer une société. C'est un signalement en 2015 de Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère de l'Économie, qui a mis fin aux juteuses activités du chef d'entreprise, âgé de 61 ans. "Il avait de grosses entrées d'argent, environ 3,6 millions d'euros pour l'année 2014, mais émettait beaucoup de petits chèques, inférieurs à 2.500 euros", a expliqué une source judiciaire à l'AFP.
Déjà condamné en 2013
Le prévenu, déjà condamné à de la prison ferme en 2013 pour travail dissimulé sur un chantier, a également été déclaré coupable d'abus de biens sociaux et de blanchiment.
Les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) ont découvert qu'"il avait détourné plus de 100.000 euros" des comptes de son entreprise et reversé plus de 165.000 euros à des sociétés "qui n'avaient rien à voir avec le secteur du bâtiment, notamment des entreprises de fruits et légumes", a précisé la source judiciaire