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Police-Justice

Il finit au tribunal car le CRS ne voulait pas poser pour son selfie

Dans les rues de Lille, l'ambiance entre supporters et policiers est parfois électrique.

Dans les rues de Lille, l'ambiance entre supporters et policiers est parfois électrique. - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Un groupe de supporters bretons s’est mis en tête de réaliser un maximum de selfies pendant son séjour à Lille pour l’Euro 2016. Mais chercher à le faire avec des policiers comporte des risques.

Rigoler avec les forces de l'ordre pendant l’Euro 2016 est fortement déconseillé. Un groupe de jeunes bretons en a fait les frais mercredi dernier à Lille. Leur projet: faire un maximum de selfies avec les forces de l'ordre pendant l'Euro 2016. Lionel B., l’un des neuf jeunes venus tout droit de Bretagne, s’était lancé ardemment dans ce challenge. Seul hic: les CRS de Lille n’ont guère eu envie de jouer le jeu, rapporte La Voix du Nord. L’un d’entre eux a notamment refusé de poser avec Lionel B. qui a fortement insisté. La réaction du policier s’est fait automatiquement ressentir: "dégage", lui a-t-il rétorqué.

Dans la foulée, le trentenaire breton lui a jeté un gobelet à la figure. Bilan des opérations: menottes, invitation à dégriser en garde à vue et jugement en comparution immédiate pour le prévenu. Pour sa défense, Lionel B. a expliqué jeudi dernier "qu’avec certains (CRS) ça avait marché…". Lorsque le juge lui pose la question: "Pourquoi photographier des policiers à Lille? Si vous étiez à l’étranger, je comprendrais. Ils ont des uniformes différents. Mais là…". Le jeune Breton a simplement répondu "qu'ils étaient déguisés en footballeurs des années 90".

"Etes-vous un hooligan?"

Bon père de famille et cadre dans le bâtiment, Lionel B. n’avait jusqu’ici jamais mis les pieds dans un palais de justice et se voit considérer désormais comme un hooligan. A la question du juge: "Etes-vous un hooligan?", le prévenu a répondu: "Non, monsieur le juge, je respecte quasiment toujours la police", à l'exception de "mercredi et je m’en excuse".

A la suite de cette comparution immédiate, le délit d’outrage a été constitué. Lionel B. a été condamné à 300 euros d’amende avec sursis. Il a toutefois échappé à une interdiction de stade et de fan zone.