Heurts à Paris: qui sont les émeutiers masqués de la place de la République?

Des émeutiers masqués peu avant les affrontements avec la police, dimanche. - Joël Saget - AFP
Dimanche, à la veille de l'ouverture du sommet de la COP21, des milliers de manifestants s'étaient rassemblés à la mi-journée le long du boulevard Voltaire pour former une chaîne humaine et interpeller les dirigeants sur "l'état d'urgence climatique". Les protestataires se sont ensuite dispersés sans incident, et sans l'intervention des policiers.
Mais peu de temps après, aux alentours de 15 heures, la situation s'est tendue sur la place de la République. Des dizaines de jeunes, la plupart vêtus de noir, les yeux et le visage masqué, se sont infiltrés sur la place et ont commencé à avancer en groupe vers les forces de l'ordre, comme le montre une vidéo diffusée par la préfecture de police. Un mouvement de foule qui a déclenché une première charge des CRS.
Une dizaine en garde à vue pour "violences"
Ces groupes "d'une trentaine de personnes, particulièrement bien organisés", selon la préfecture de police, se sont ensuite saisis de différents projectiles pour attaquer les forces de l'ordre, dont des bouteilles en verre, des pierres, mais aussi des bougies du mémorial aux victimes des attentats. Les CRS ont répliqué par des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes, plongeant la place de la République dans un nuage de fumée.
La confusion a régné ensuite pendant plusieurs heures, les policiers procédant au total à l'interpellation de 341 personnes, dont 317 ont été placées en garde à vue pour "participation à une manifestation interdite", voire "violences et jets de projectiles" pour une dizaine d'entre eux. Selon la préfecture de police, "tous sont majeurs, en majorité Français".
Joint par BFMTV.com, le parquet a indiqué qu'il n'y aurait aucune comparution immédiate dans la journée. 308 gardes à vues ont été levées, 9 sont prolongées. Aucun détail n'a été donné pour le moment sur l'appartenance des émeutiers à un quelconque groupe, mais il pourrait s'agir de Black Blocs, une mouvance libertaire et anarchiste habituée à déclencher des émeutes lors de grands rassemblements internationaux.
Des violences policières dénoncées
Ces interpellations ont été faites "sans discernement", ont dénoncé lundi plusieurs syndicats affiliés à Solidaires ou à la FSU, dont certains militants ont été emmenés par les forces de l'ordre. Le rassemblement se déroulait "sans violence" quand "des casseurs ont infiltré la manifestation", affirme SUD-Rail, qui reproche à la police d'avoir alors "chargé sans discernement" et procédé "à une véritable rafle aveugle" de manifestants.
Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent effectivement des policiers charger avec leurs matraques sur des manifestants non cagoulés, et piétiner les fleurs déposées devant le mémorial aux victimes.