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Hélicoptère, drones, porte-à-porte: les détails de la traque du fugitif soupçonné de deux meurtres

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Le procureur de la République d'Angers et les enquêteurs ont livré les détails connus de la fuite du détenu évadé depuis le 20 juin. "L'enquête se poursuit" pour tenter de comprendre tous les éléments de cette cavale.

Des gendarmes, des policiers, un hélicoptère, une unité équestre, des chiens... D'importants moyens avaient été déployés pour tenter de retrouver le fugitif évadé du centre de détention d'Argentan, dans l'Orne, depuis le 20 juin. Ce dernier a été interpellé ce mardi midi, à 12h55, par des effectifs de la BAC d'Angers dans la commune voisine d'Avrillé.

Ce sont des ouvriers travaillant sur un chantier qui ont donné l'alerte. Appelés sur place, les policiers de la BAC "sont tombés sur des traces de vie, un sac à dos, et de la nourriture", a détaillé le commissaire divisionnaire. Le suspect "a immédiatement tenté de prendre la fuite en sautant du 3e étage". Malgré une blessure, il a pris la fuite en courant avant d'être "rattrapé par l’équipage resté au sol". L'interpellation de l'homme a été musclée.

Le fugitif avait "tendance à squatter des appartements ou des lieux peu fréquentés pour expliquer la durée de cette fuite", a expliqué Éric Bouillard, le procureur d'Angers.

Drones, chiens, chevaux

Les gendarmes et les polices du Maine-et-Loire et de la Mayenne étaient sur le qui-vive depuis la découverte, le 22 juin, du corps d'une femme de 40 ans à son domicile d'Angers. Le 27 juin, une autre femme a été victime d'une tentative de meurtre par strangulation à Chailland, en Mayenne, à plus de 100 km d'Angers. Le samedi 1er juillet, un véhicule incendié est découvert sur la commune. Une voiture volée dont le propriétaire a été découvert mort quelques heures plus tard à Cantenay-Epinard, dans le Maine-et-Loire.

Entre temps, les gendarmes avaient réussi à repérer le fugitif. Le 28 juin, l'homme a été aperçu par les autorités "au détour d'un bosquet" mais il avait réussi à prendre la fuite. Sa piste avait été suivie grâce à des chiens Saint-Hubert de la gendarmerie sur 1,8 kilomètre jusqu'à un lotissement de Montreuil-Juigné, près d'Angers.

Drone au-dessus des prairies, des champs de blé, équipe de chevaux pour voir s’il n’était pas caché dans les propriétés, 900 maisons ont également été sécurisés dans le cadre de ces recherches. Lundi, encore 88 gendarmes étaient déployés sur le terrain.

Placé en rétention judiciaire

"On ne sait pas quand il est arrivé sur ce chantier, s’il a visité d’autres maisons", reconnaît ce mardi après-midi le procureur de la République d'Angers qui assure qu'"il y a encore du travail d’interprétation des différents signalements" de la population pour retracer l'ensemble du parcours du fugitif.

"L’objectif des recherches qui sont maintenues, c’est de refaire grâce aux témoignages de personnes le parcours de l’intéressé entre son arrivée sur le territoire et aujourd’hui", a indiqué le colonel Tanguy Landais, à la tête du groupement de gendarmerie départementale de Maine-et-Loire.

Le fugitif a été, pour l'instant, placé en rétention judiciaire dans le cadre de la procédure concernant son évasion du centre de détention de l'Orne au cours d'une permission. Il va être présenté à un juge d'application des peines et devrait, rapidement, être placé en garde à vue pour être interrogé sur les deux meurtres et la tentative de meurtre pour lesquels il est soupçonné.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV