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Police-Justice

Hauts-de-Seine: un prof écope d'un rappel à la loi après avoir traité un élève de "jihadiste"

Enervé, l'enseignant avait lancé "espèce de jihadiste" à un élève de quatrième. (photo d'illustration)

Enervé, l'enseignant avait lancé "espèce de jihadiste" à un élève de quatrième. (photo d'illustration) - Franck Perry - AFP

L'enseignant d'éducation physique et sportive d'un collège de Garches, dans les Hauts-de-Seine, ne sera pas sanctionné par son académie.

En plein émoi au lendemain des attentats de Paris qui ont fait 17 victimes, ces propos étaient particulièrement violents. Un enseignant du collège Henri-Bergson à Garches, dans les Hauts-de-Seine, vient de recevoir un rappel à la loi après avoir insulté un élève d'"espèce de jihadiste!". Toutefois, il ne sera pas sanctionné par son académie. Ce rappel à loi, décidé par le parquet, est une mesure destinée aux petits actes de délinquance. Il permet d'éviter des suites pénales pour des faits sans réelle gravité. La justice avait été saisie après le dépôt d'une plainte pour "injure publique envers un particulier en raison de sa race ou de sa religion" par la famille de l'élève.

Des excuses insuffisantes

Les faits se sont déroulés le 8 janvier dernier, soit le lendemain de l'attaque contre Charlie Hebdo qui a fait douze morts. Lors d'un cours de sport dans ce collège réputé tranquille, Yazid, un élève de 13 ans, dissipé et "insolent", quitte une partie de badminton après une dispute avec un autre élève. A son prof, qui le rattrape, il lance alors "des propos extrêmement insultants", a rapporté l'inspection académique des Hauts-de-Seine.

Enervé, l'enseignant de 49 ans lui rétorque "espèce de jihadiste!". Conscient de la brutalité de sa phrase, le professeur va alors "spontanément" s'excuser auprès de l'élève et de sa famille au cours d'une réunion avec le principal de l'établissement, poursuit l'inspection académique. Des regrets insuffisants pour la famille qui avait donc porté plainte au commissariat de Saint-Cloud, la commune voisine. 

Contexte d'exaspération

"Je ne pensais pas qu'un professeur dise cela un jour, ça m'a choqué", s'était confié le collégien en classe de quatrième, sur RMC. "Ils sont censés transmettre des valeurs à nos enfants, les valeurs de la République", surenchérissait le père de l'adolescent, estimant que l'enseignant "n'a pas sa place dans l'Education nationale".

De son côté, l'inspection académique, qui a choisi de ne pas sanctionner l'enseignant, a condamné des "propos regrettables" mais qui tient à les "remettre dans un contexte d'exaspération de l'enseignant et de vive émotion", au lendemain des attentats de Charlie Hebdo. "Il y a eu de sa part, très vite, la conscience que ses propos étaient inappropriés. Ces propos ont été tenus dans l'emportement, l'énervement", a conclu cette même source.

J.C. avec AFP