Harcèlement: le commandant d'une compagnie mis en examen après le suicide d'un CRS

Le CRS s'état suicidé en 2016 avec son arme de service - Philippe LOPEZ © 2019 AFP
Le commandant de la compagnie CRS 38, dans le Haut-Rhin, a été mis en examen après le suicide d'un de ses subordonnés en 2016, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Mulhouse. Il est accusé de "provocation au suicide à la suite d'un harcèlement moral", a indiqué la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot.
Il a été placé "sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer tout commandement", a-t-elle ajouté, confirmant une information du Point sur son site internet. En févier 2016, un policier de la CRS 38, âgé d'une trentaine d'années, avait mis fin à ses jours avec son arme de service en Moselle où il se trouvait pour un stage de secourisme.
Une ambiance "dégradée"
Dans un premier temps, l'enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) n'avait conclu à aucune faute de management et le dossier avait été classé, au grand dam de l'épouse du policier décédé, qui s'était alors constituée partie civile. L'enquête menée par le juge d'instruction mulhousien alors désigné a mis au jour "une ambiance à la CRS 38" qui s'était "progressivement dégradée" sous le commandement du mis en examen, écrit notamment lepoint.fr.
Selon le site du Point et le média en ligne Streetpress, qui avait consacré à l'affaire une longue enquête en mars 2017, les relations entre le commandant et le trentenaire s'étaient encore plus envenimées après un accident de tir durant lequel le jeune homme, formateur aguerri, avait accidentellement blessé un collègue au visage avec une balle en caoutchouc qui s'était retrouvée par erreur dans son arme.
Selon des témoins, le commandant aurait notamment cherché à le rendre responsable de l'incident, écrivent les deux médias.