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Police-Justice

Guaino visé par une enquête après ses propos contre le juge Gentil

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Le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête préliminaire sur les propos d'Henri Guaino contre le juge Jean-Michel Gentil, à l'origine de la mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt. Cette enquête fait suite à une plainte de l'Union syndicale des magistrats.

Le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête préliminaire après la plainte de l'USM sur les propos d'Henri Guaino contre le juge bordelais Jean-Michel Gentil, à l'origine de la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse, dans l'affaire Bettencourt.
Le député UMP, proche de Nicolas Sarkozy, avait estimé sur plusieurs médias, entre le 22 et le 28 mars, que le juge Gentil avait « déshonoré un homme, les institutions, la justice ».

Plainte de l'USM pour « outrage à magistrat »

Le déclenchement de cette enquête fait suite à la plainte déposée jeudi matin par l'Union syndicale des magistrats, l'USM, contre Henri Guaino, précisément en raison de sa charge virulente contre le juge Gentil.
« Nous portons plainte pour outrage à magistrat et discrédit jeté sur une décision de justice », a indiqué Christophe Régnard, président de l'USM, le syndicat majoritaire chez les magistrats.
Ces faits sont passibles respectivement d'un an de prison et 15 000 euros d'amende, et de 6 mois de prison et 7 500 euros d'amende.
« M. Guaino a tenu des propos qui, par leur caractère outrancier et attentatoire à l'honneur d'un homme et à l'autorité de la Justice, constituent manifestement des violations des principes édictés par le Code pénal », estime Christophe Régnard dans une lettre datée du 9 avril, dénonçant les faits au procureur de Paris François Molins « afin qu'une enquête puisse être diligentée et des poursuites engagées ».

Pas d'immunité parlementaire pour Henri Guaino, plaide l'USM

Selon le président de l'USM, Henri Guaino « ne peut enfin en aucun cas se prévaloir » de son immunité parlementaire, car ses propos ont été tenus « hors du cadre de son mandat parlementaire », autrement dit sur les plateaux de radios et de télévisions, loin de l'hémicycle de l'Assemblée nationale. « Monsieur Guaino a lui-même indiqué à plusieurs reprises qu'il s'exprimait comme citoyen dans le cadre des relations d'amitié qu'il entretient avec l'ancien Président de la République et non comme parlementaire » ajoute Christophe Régnard.

Alexandre Le Mer avec AFP