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Police-Justice

Guadeloupe: un gendarme condamné à 7 ans de prison pour meurtre après un refus d'obtempérer

(photo d'illustration)

(photo d'illustration) - Denis Charlet

Un capitaine de gendarmerie a été condamné en appel à sept ans de prison après avoir tiré à sept reprises sur un homme au volant en Guadeloupe en 2018, lors d'un refus d'obtempérer.

Romain Dobritz, un capitaine de gendarmerie a été condamné, mardi soir par la cour d'assises d'appel du Rhône, à sept ans de prison ferme pour "meurtre" après avoir tiré à sept reprises sur un homme au volant en Guadeloupe en 2018, lors d'un refus d'obtempérer, a appris BFMTV auprès de ses avocats et de la cour d'appel de Lyon.

Cet homme a également été condamné à une interdiction définitive d'exercer la profession de gendarme et à une interdiction de port d'arme pour une durée de quinze ans. Lors de ses réquisitions, le parquet général de Lyon avait réclamé une peine de 15 ans de prison.

La voiture du suspect reculait

Le 11 mars 2018, sur la commune de Baie-Mahault en Guadeloupe, le capitaine Dobritz avait tiré à sept reprises en direction de Yannick Locatelli, un truand plusieurs fois condamné et recherché. Ce soir-là, le gendarme patrouillait avec un collègue en tenue professionnelle dans une voiture banalisée. Suite à l'appel d'un témoin, ils étaient à la recherche d'un homme suspecté d'avoir commis des cambriolages.

Alors qu'ils étaient à pied, les deux gendarmes avaient aperçu le suspect dans un véhicule. Romain Dobritz avait alors fait feu à sept reprises, tuant le conducteur. Dans un premier temps, son collègue avait pris sa défense avant de revenir sur son témoignage. L'exploitation des images de vidéosurveillance a permis de montrer que la voiture du suspect reculait et n'avançait donc pas vers Romain Dobritz qui avait tout de même ouvert le feu.

Une condamnation beaucoup plus lourde en appel

Lors de son procès en première instance, en Guadeloupe, Romain Dobritz avait été condamné à une peine de cinq ans de prison dont deux ans fermes. La cour avait qualifié les faits de "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Le gendarme avait fait appel de ce verdict. Mais en appel, il a finalement été condamné beaucoup plus lourdement, la cour ayant finalement retenu la qualification de "meurtre". La légitime défense n'a pas été retenue.

"La décision de la cour d'assises nous laisse un sentiment mitigé, certes, elle ne retient pas la légitime défense, mais elle a refusé catégoriquement la férocité du parquet général qui avait requis une peine de 15 ans. Ceux qui connaissent et soutiennent Romain Dobritz continueront à penser qu'il est un homme d'honneur qui n'a pas trahi son serment", ont réagi ses avocats, Me Florian Lastelle et Me Archibald Celeyron auprès de BFMTV.

Vincent Vantighem avec M.A