Garches: un couple devant le tribunal pour esclavage moderne

Tribunal. (Photo d'illustration) - Adam Quirk / Flickr
A la barre du tribunal correctionnel de Nanterre, Aih, une femme d’origine indonésienne raconte le calvaire qu’elle a subi pendant près de nombreux mois. "Employée" par un couple de trentenaire de Garches, elle était en fait exploitée par les deux individus qui doivent aujourd’hui répondre devant la justice de "traite d’être humain".
Selon Le Parisien, le quotidien d’Aih débutait le matin à six heures, moment où elle devait préparer le petit déjeuner et se terminait à 23h. Ses journées étaient rythmées par de nombreuses tâches ménagères qu’elle devait réaliser, voire recommencer si la maîtresse de maison estimait que le travail n’était pas bien fait.
Payée 250 euros mensuels, elle explique également devant le tribunal que pour dormir, elle devait trouver une place par terre, souvent au pied du lit d’un des enfants du couple, sur un matelas d’à peine 3,5 cm d’épaisseur.
Elle était arrivée en France en 2016 par la volonté de ses employeurs, pour qui elle travaillait déjà lorsqu’ils habitaient Dubaï.
Le couple nie les accusations
De son côté, le couple se défend de toute exploitation. "Elle ne travaillait pas jusqu’à 23 heures, se défend la prévenue. Je faisais quasiment tout à la maison. Elle me donnait de l’aide. Et je ne l’engueulais pas", a expliqué la femme. Des arguments qui ont bien du mal à convaincre le tribunal. Deux ans de prison dont un avec sursis sont requis pour les deux individus, le jugement sera rendu le 18 janvier.
Entretemps, Aih a quitté la maison de Garches. Elle est hébergée par le Comité contre l’esclavage moderne qui l’a également convaincue de dénoncer sa condition et de témoigner au tribunal.