Fusillade dans un lycée de Grasse: le point sur l'enquête
Plus de 24 heures après la fusillade qui a entraîné 14 blessés dans le lycée Tocqueville de Grasse (Alpes-Maritimes), l'enquête a déjà pu dégager plusieurs éléments sur l'entourage du tireur comme sur le profil de ce dernier.
Il a trouvé ses armes chez son père et son grand-père
C'était la question la plus brûlante. Comment un jeune homme de seize ans avait-il pu constituer un tel arsenal, dissimulé dans un sac de sport, avant de pénétrer l'enceinte de son établissement? Pour accomplir son forfait, le tireur transportait en effet des armes de poing, un fusil à pompe, des grenades à plâtre, ainsi qu'un engin explosif artisanal, dont la dangerosité n'a pas été précisée.
Les investigations ont permis d'avancer sur ce point capital. C'est aux domiciles de membres de sa famille que l'adolescent s'est procuré son équipement. Il a ainsi subtilisé un revolver chez son grand-père, et le fusil dans le logement de ses parents.
Il voulait "se venger" de "harcèlements"
Les motivations du tireur représentaient aussi un enjeu d'importance pour les enquêteurs. Selon nos informations, ils ont d'ailleurs fait des progrès sur ce pan du dossier également. Alors qu'il est en garde à vue dans le commissariat de Nice où il est questionné par les enquêteurs de la Direction interrégionale de la police judiciaire, il a expliqué qu'il se sentait "harcelé" par certains élèves à l'école et entendait "se venger".
- Sa volonté de s'en prendre à des lycéens en particulier, et le nombre éventuel de victimes projetées, sont des sujets qu'il reste aux policiers à éclaircir. La garde à vue du tireur pourrait durer 96 heures à cause de la classification des armes retrouvées en sa possession.
Il n'était pas "très intégré au groupe, il était déjà très marginal", a dit un parent d'élève à BFMTV. Une lycéenne a, quant à elle, déclaré qu'il n'était "pas très apprécié du reste de la classe parce qu'il avait des réactions disproportionnées. Il s'énervait pour rien." Ses publications sur Facebook, souvent sombres ou même morbides, dérangeaient aussi certains de ses semblables. "Dans les discussions sur Facebook, il était un peu bizarre. Il envoyait des images où des gens se faisaient fusiller" a raconté la même lycéenne.
Deux frères jumeaux également en garde à vue
Mais le tireur n'est pas le seul à être placé en garde à vue. Son meilleur ami, introuvable et recherché depuis la fusillade ce jeudi, a été arrêté par la brigade de gendarmerie de Fayence, à une trentaine de kilomètres de Grasse. Ce jeune de 17 ans a été reconnu puis interpellé grâce à une fiche de recherche émise par la police. Sur celle-ci, il était mentionné qu'il "aurait porté assistance à l'auteur principal".
Son "rôle dans la préparation ou l'exécution des faits" restent cependant à "préciser", a noté la procureure de la République de Grasse, Fabienne Atzori. Ce jeudi, alors que son camarade entrait dans son lycée avec les pires intentions, il n'était pas présent. Les enquêteurs cherchent à savoir s'il était au courant du projet du tireur.
Les profils des deux amis apparaissent comme assez similaires. L'adolescent, connu pour circuler au volant d'un scooter noir, avait aussi le goût des représentations mortifères et une passion pour les armes à feu. Si ce dernier a été interpellé à la mi-journée ce vendredi, les policiers avaient emmené son frère jumeau en garde à vue la veille dans l'après-midi. Les deux frères jumeaux et le tireur sont toujours tous trois placés sous ce régime ce vendredi soir.