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Police-Justice

Forces de l’ordre : le malaise des policiers

Selon une étude d'un laboratoire universitaire, les policiers connaissent un vrai malaise dans leur métier.

Selon une étude d'un laboratoire universitaire, les policiers connaissent un vrai malaise dans leur métier. - -

Selon une enquête menée auprès de 13 000 policiers, il existe un vrai malaise au sein des forces de l’ordre : manque de soutien et de reconnaissance. Sur ce constat, le syndicat de police Alliance formule ce mercredi 110 propositions pour améliorer les conditions de travail des agents.

La police ne va pas bien et les agents sont dans une situation de malaise quasi permanent. Selon une étude menée par Mathieu Molines, doctorant au Centre de Recherche en Management de l'Université de Toulouse 1 Capitole, auprès de 13 000 policiers, il ressort un réel malaise des agents. Mis en cause très souvent par les policiers interrogés: leur hiérarchie. Cette dernière, selon les policiers, n’est pas assez à leur écoute, incapable de les épauler en cas de problème. Conséquence directe de cet état de fait : les policiers se sentent seuls et abandonnés. Ce malaise est tellement présent chez certains qu’ils se sont achetés des mini caméras qu’ils portent à leur uniforme afin de filmer les interventions au cas où celle-ci tourneraient mal. Autre cause de ce malaise : la politique du chiffre imposée à la police. Enfin, fait dramatique qui ressort de cette étude : il existe aujourd'hui un réel risque psychologique dans la profession. Un risque qui va du simple stress au suicide*.
Face à ce constat, le syndicat de police Alliance formule ce mercredi 110 propositions afin d’améliorer les conditions de travail dans la police.

« Une situation de dépression permanente »

« La plupart des policiers sont dans une situation de dépression permanente », constate un agent de police. Dans le métier depuis quinze ans, cet agent a déjà vu trois de ses collègues se suicider. En tant qu’officier, il doit, en plus de son propre malaise, gérer celui de ses subordonnés. « Sans ma famille je ne tiendrais pas, explique-t-il de manière anonyme au micro RMC de Céline Martelet, je me considère comme un policier en malaise permanent qui lutte ». Ce capitaine parle d'un manque de reconnaissance de sa hiérarchie qui lui demande d'interpeller mais surtout sans faire de vague. L’autre manque de reconnaissance qui touche ce policier, c’est celui de la population. « Il n’y a pas très longtemps j’ai interpellé un auteur de vols avec violence. Une trentaine de personnes se sont attroupées et m’ont demandé, au nom des Droits de l’Homme, la libération de cet individu ».

*Selon une étude de l'Inserm, le taux de suicide chez les policiers est supérieur de 36% à la moyenne nationale.

Tugdual de Dieuleveult avec C.Martelet