Fonderies, bijouteries : "chaque année les braquages augmentent"

L'attaque d'un magasin de métaux précieux tourne mal, un employé a été tué. - -
L’employé d’un magasin de métaux précieux a été tué mercredi matin à Paris, lors d’un braquage qui a mal tourné. Une attaque liée au cours de l'or ? Pas seulement, selon Doron Levy, criminologue, expert sur la sécurité et auteur de Braquage - Actualité, évolution, ripostes. Entretien.
Un homme est mort mercredi dans le braquage de la fonderie dans laquelle il travaillait, quel était le mode opératoire des malfaiteurs ?
Selon le scénario se dessinant sur ces faits survenus vers sept heures mercredi matin, les deux hommes auraient tendu un guet-apens à cet employé d'une cinquantaine d'années qui leur aurait résisté. Selon les enquêteurs, il semble que les deux braqueurs aient attendu l'employé pour pouvoir s'introduire dans le magasin, et qu'il aurait résisté.
Le cours de l’or est depuis quelques temps très attrayant, après les bijouteries, doit-on en déduire que les braqueurs vont désormais se servir à la source ?
Chaque année depuis cinq ans, les braquages des bijouteries et horlogeries augmentent entre 30 et 40%. L’attaque est certes liée au cours de l’or mais pas que. La fonderie est exposée, comme n’importe quel magasin à une "routine", c’est-à-dire à des horaires réguliers d’ouverture et de fermeture. L’accès est facilité pour les malfaiteurs.
C'est donc un problème lié à la sécurisation des commerces ?
Ce n’est pas seulement technique. Le calendrier joue beaucoup. Nous sommes aux alentours de Noël, cette période est propice aux attaques.
Par ailleurs, c’est aussi une question de société. En effet, l’or est devenu plus populaire. Beaucoup de bijouteries bon marché se sont ouvertes ces quinze dernières années. Du coup, il y a encore plus de marchandises et plus d'acteurs sur ce marché des métaux précieux. Et chacun, à son échelon, intéresse les malfaiteurs.