Flamanville: Areva a menti selon le Canard enchaîné

Vue du chantier de l'EPR de Flamanville, le 6 novembre 2014. - Charly Triballeau - AFP
Areva en flagrant délit de mensonge? Selon le Canard enchaîné de ce mercredi, un document de 32 pages de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) révèle qu’Areva menait, déjà en 2006, des études sur le réacteur de Flamanville, dont les résultats se sont révélés pour le moins inquiétants.

Ils ont démontré que le couvercle du réacteur normand concentre à certains endroits deux fois plus de carbone que le maximum autorisé. Une particularité qui le rend plus fragile, et moins apte à résister à de fortes pressions. Or ce couvercle protège le coeur du réacteur et tout le combustible nucléaire.
Un réacteur flambant neuf mais déjà obsolète
Ce surdose de carbone n’est pas le seul élément qui saute aux yeux dans ce rapport fourni à l’ASN, l'agence de l'Autorité de sûreté nucléaire. Le document révèle également que le nouvel EPR de Flamanville, fleuron de l’industrie nucléaire française est en partie... obsolète. Areva utiliserait en effet pour les calottes de cuve du réacteur numéro 3 une “technologie en régression technique par rapport à celles utilisées pour le parc en exploitation”. Autrement dit, le nouvel EPR qui fait la fierté d’Areva est moins moderne que les plus anciens réacteurs français.
Rapportées par le Canard enchaîné, les réactions de l’ASN sont sévères. L’un de ses responsables juge qu’Areva a manqué de “professionalisme” jugeant cette erreur “incompréhensible” et potentiellement coûteuse alors que le budget prévisionnel du chantier a explosé, passant de 3,2 à 9 milliards d’euros. De son côté, Areva estime que le surplus de carbone est le résultat du “refroidissement des grands lingôts” et conclut: “c’est la physique qui veut ça!”