Financement libyen: l'avocat de Nicolas Sarkozy dénonce une affaire "grotesque" qui n'a "aucun sens"

"C'est grotesque". Me Christophe Ingrain, avocat de Nicolas Sarkozy, s'est exprimé à l'issue du premier jour du procès de l'ex-président pour soupçons de financement illégal de sa campagne par la Libye de Mouammar Kadhafi s'est ouvert lundi.
Une affaire "grotesque" qui n'a "aucun sens" selon l'avocat de Nicolas Sarkozy qui revient sur notre antenne sur la rencontre entre son client, alors ministre de l'Intérieur, et l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi en 2005.
"Le sujet de la visite c'est la lutte contre l'immigration déjà parce qu'à l'époque il avait un sujet avec la Libye qui était le passage des immigrés qui venaient en Europe et un sujet de lutte contre le terrorisme", explique Me Christophe Ingrain.
"Vous regardez les images de cette rencontre (...) est-ce que vous imaginez une seconde qu'avec un entourage, des interprètes, qu'au cours de cette réunion on demande le soutien financier d'une campagne qui aura lieu dans deux ans? C'est grotesque", estime-t-il.
"Des virements en provenance de Libye pour financer la campagne, il n'y en a pas", assure encore l'avocat de Nicolas Sarkozy.
"Pas de trace de rien"
Jean-François Bohnert, procureur du parquet national financier, a indiqué ce lundi matin sur BFMTV et RMC que le travail des juges d'instruction, qui "a duré près de 10 ans", avait permis de retracer des "flux financiers."
"Nous avons aujourd’hui au dossier la preuve qu’un montant total de six millions d’euros sont partis des fonds publics libyens et sont arrivés en France par le canal des intermédiaires", a-t-il déclaré.
Pour Me Christophe Ingrain, cette intervention du procureur "le matin d'une première audience qui va durer quatre mois pour délivrer son réquisitoire contre le président Sarkozy c'est une première, ça ne s'est jamais vu, pour Nicolas Sarkozy comme pour n'importe quel autre justiciable".
"Il n'y a pas de trace de rien", assure encore l'avocat de Nicolas Sarkozy, "cela n'a aucun sens".
Nicolas Sarkozy est jugé notamment pour corruption, association de malfaiteurs et financement illégal de campagne dans ce procès où comparaissent onze autres prévenus.