BFMTV
Police-Justice

Fillette tuée à Lodève: qui est le suspect?

L'entrée du centre thérapeutique à Lodève, dans l'Hérault, où les deux jeunes gens étaient pensionnaires.

L'entrée du centre thérapeutique à Lodève, dans l'Hérault, où les deux jeunes gens étaient pensionnaires. - -

Un adolescent de 16 ans a été mis en examen, dimanche soir, pour le meurtre et le viol d'une jeune fille de 12 ans, commis vendredi dans le centre thérapeutique dont ils étaient tous les deux pensionnaires. Ce jeune homme, qui a rapidement éveillé les soupçons des enquêteurs, n'a aucun antécédent judiciaire.

Il avait très vite éveillé les soupçons des enquêteurs. Au terme de 42 heures de garde à vue, un adolescent de seize ans a été mis en examen et écroué, dimanche soir, pour le viol et le meurtre d'une fillette de douze ans, dans le centre thérapeutique de Lodève, dans l'Hérault, où ils étaient tous les deux pensionnaires.

Le jeune homme n'a pas fait d'aveux. Après avoir nié les faits en bloc, il a donné aux enquêteurs une toute autre explication, une "version édulcorée" des faits, selon eux. BFMTV.com fait le point sur le profil de ce suspect.

"Version édulcorée des faits"

Sihem, 12 ans, avait disparu vendredi à la mi-journée du centre thérapeutique, situé dans un écrin de verdure à l'extérieur de Lodève. Alors que l'alerte avait été donnée par l'établissement vers 13 heures, son corps inanimé avait été retrouvé le même jour, à 22h30, dissimulé sous des vêtements, dans la lingerie située au troisième étage d'un pavillon en partie désaffecté. Selon les enquêteurs, la jeune fille est décédée d'un syndrome asphyxique.

Se déclarant, dans un premier temps, "étranger" au drame, l'adolescent de seize ans a finalement fini par reconnaître l'existence de relations sexuelles avec la jeune Sihem, consenties selon lui. Il raconte ensuite être parti. Quand il est revenu sur les lieux, il l'a trouvée sans vie et pensait qu'elle s'était suicidée. "Il présente, à notre sens, une version édulcorée des faits, qui se traduirait selon lui par une relation sexuelle consentie. Cela est en décalage par rapport aux éléments qui ont été relevés sur place, et le travail de constatation qui a été fait par nos spécialistes de la police technique et scientifique", a ainsi indiqué le colonel Eric Steiger, lors d'une conférence de presse dimanche soir.

"Nous avons de bonnes raisons de penser que les relations sexuelles n'ont pas été consenties" et qu'"il lui a donné la mort", a affirmé le procureur de la République à Montpellier, Christophe Barret, qui a ouvert une information judiciaire pour "meurtre sur mineur de moins de 15 ans précédé, accompagné ou suivi du crime de viol".

Sans antécédent judiciaire

Absent à l'heure du déjeuner le jour de la disparition de Sihem, l'adolescent avait rapidement éveillé les soupçons des gendarmes et placé en garde à vue dès vendredi soir. Sans antécédent judiciaire, il est décrit comme un garçon ne s'étant pas fait remarquer dans le centre. Si sa responsabilité dans le viol et le meurtre de la jeune Sihem est averée, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité, sauf si l'excuse de minorité est retenue. Dans ce cas, il risque vingt ans de prison.

La victime séjournait depuis deux ans dans cet "Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique" (ITEP) qui accueille, dans de petits pavillons de bois édifiés dans un vaste parc de 22 hectares, 50 enfants et adolescents de 6 à 18 ans qui présentent des difficultés psychologiques s'exprimant par des troubles du comportement, pour l'essentiel en semi-internat, suivis par autant d'encadrants.