Féminicide à Mérignac: la présidente de la Fondation des Femmes dénonce une "culture de la protection pas assez développée"

Quelques heures après la publication d'un rapport d'étape de la mission d’inspection de fonctionnement de l’inspection générale de l’administration et de l’inspection générale de la justice, qui pointait "une suite de défaillances" dans le cadre du féminicide survenu le 4 mai dernier à Mérignac, les réactions se multiplient.
Ce lundi à la mi-journée, Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, a estimé auprès de BFMTV qu'il "est bien trop fréquent que cela ne marche pas."
"Il est bien trop fréquent que ça ne fonctionne pas. Ce rapport commence à pointer des choses qu’on retrouve ailleurs. En 2019, le ministère de la Justice avait enquêté pour les défaillances de l’année précédente et on va retrouver des choses qu’on retrouve là. La dame n’était pas équipée de téléphone grand danger, la culture de la protection n’est pas assez développée", détaille-t-elle.
"Tant qu’on dira que c’est une fatalité on baissera les bras"
Anne-Cécile Mailfert a également souligné que la publication de ce rapport est la preuve que l'on "peut éviter les féminicides si jamais la réponse institutionnelle est impeccable."
"Il faut se rendre compte que les hommes violents sont dangereux et imprévisibles, il faut des pouvoirs publics mobilisés sur ce sujet. Les choses qui existent, pour lesquelles on s'est battues, ne sont pas suffisamment bien appliquées sur le terrain"", ajoute-t-elle.
La présidente de la Fondation des Femmes estime que les pouvoirs publics doivent être entièrement mis à contribution dans la lutte contre les féminicides.
"Il faut vraiment que quelqu’un prenne en main ce dossier, qu’il y ait un suivi, que les ministres s’engagent à faire en sorte que les choses s’améliorent avec des objectifs chiffrés, il faut plus de téléphones, d’ordonnances de protection, et que les ministres aient envie de voir baisser ces chiffres. Tant qu’on dira que c’est une fatalité on baissera les bras."