BFMTV
Police-Justice

Féminicide à Charleville-Mézières: le suspect mis en examen pour meurtre sur conjoint

Un badge de la police sur une veste (illustration)

Un badge de la police sur une veste (illustration) - Geoffroy Van der Hasselt / AFP

Le mis en cause est suspecté d'avoir agi "en récidive", après une première condamnation pour "complicité de meurtre" en 2018 en Guyane.

L'homme de 25 ans soupçonné d'avoir tué samedi sa compagne de 23 ans à Charleville-Mézières, d'une trentaine de coups de couteau, a été mis en examen pour meurtre sur conjoint et placé en détention provisoire, a annoncé le procureur.

Le mis en cause est suspecté d'avoir agi "en récidive", après une première condamnation pour "complicité de meurtre" en 2018 en Guyane. Il a été condamné à deux autres reprises notamment pour violence.

Appelée au domicile de la victime vers 6h samedi, la police avait découvert la jeune femme "en train de se vider de son sang". Elle est décédée à l'hôpital vers 9h, a rappelé le procureur de Reims, Matthieu Bourrette, lors d'une conférence de presse.

La victime présentait une trentaine de plaies

Selon l'autopsie, la mère de deux enfants, nés d'une précédente union, est décédée d'une "hémorragie sanguine massive", atteinte de 30 plaies par arme blanche, "vraisemblablement" avec "deux armes distinctes". "Deux couteaux à la lame pliée" ont été retrouvés.

Le soir des faits, en présence des deux enfants, âgés de trois et quatre ans, et de deux neveux de la victime, le couple s'était violemment disputé. En garde à vue, le mis en cause a affirmé avoir découvert une semaine avant les faits, "qu'il souffrait d'une maladie sexuellement transmissible", qu'il a imputée à sa compagne, ce qui aurait provoqué leur dernière dispute.

Selon ses déclarations, la victime aurait la première attrapé un couteau. "Enragé" selon ses propres mots, il l'aurait désarmée avant de porter "trois ou quatre coups".

Il aurait, selon ses dires, cessé de frapper après avoir aperçu un des enfants dans l'entrebâillement de la porte, puis brièvement pris la fuite avant de se rendre à la police, alertée par la famille de la victime.

Une plainte déposée en octobre dernier

Originaire de Guyane, la victime "connaissait de longue date" le mis en cause, Keyshawn Harlequin. "Ils s'étaient retrouvés en métropole au printemps 2022, et il avait emménagé chez elle en juillet", a indiqué Matthieu Bourrette.

Elle avait déposé plainte en octobre 2022 pour des violences conjugales survenues la veille, évoquant un autre épisode daté de juillet. Le mis en cause avait alors quitté son domicile.

Mais la jeune femme ne s'était pas rendue à un rendez-vous avec la justice fin octobre et avait retiré sa plainte début décembre, indiquant avoir "repris la vie commune".

Né au Guyana, et titulaire d'un titre de séjour valable jusqu'à fin 2024, le mis en cause encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences

Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). C'est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).

H.G. avec AFP