Faux courriers, photomontages... Un maire de Moselle cible de harcèlement

Qui en veut au maire de Fameck? Dans cette commune de Moselle d'un peu moins de 15.000 habitants, située à une vingtaine de kilomètres de Metz, Michel Liebgott, le maire socialiste élu et largement réélu depuis 1989, est la victime d'une improbable cabale.
"C'est du banditisme"
Dernier épisode en date: des faux courriers signés de son nom et agrémentés du logo de la communauté d'agglomération du Val de Fensch, dont il est président depuis 2020, ont été envoyés à d'autres personnalités politiques dont le préfet du Val-d'Oise, qui ont immédiatement remis en cause l'authenticité des documents.
Dans ces lettres, de longues diatribes insultantes et racistes contre les migrants et gens du voyage. "Chez nous à Fameck, nous avons une énorme quantité d’arabes et la vie n’est pas facile", peut-on ainsi lire.

"C’est une technique extrêmement dangereuse pour la démocratie. Ce n’est plus un combat politique, c’est du banditisme, si on peut dire les choses ainsi", dit Michel Liebgott au micro de BFMTV. Il a depuis porté plainte pour double usurpation d'identité.
Parmi les destinataires de l'un de ces courriers, Yannick Morez, le maire démissionnaire de Saint-Brevin-les-Pins, qui a quitté ses fonctions après un harcèlement ciblé et violent de la part d'opposants à un projet de centre d'accueil pour migrants dans sa commune. Sur ses réseaux sociaux, Michel Liebgott avait "exprimé publiquement (sa) solidarité" à l'édile de Loire-Atlantique.
La démission exclue
Ces faux courriers sont une étape supplémentaire dans le harcèlement que subit Michel Liebgott, originaire de la région, depuis maintenant près de trois ans. Plusieurs courriers calomnieux envers l'élu, signé par les "patriotes d'Hayange", la commune voisine tombée aux mains du RN depuis 2014, ont déjà été envoyés aux Fameckois, souligne Le Parisien.
Selon le quotidien, des photomontages ainsi que des informations sur son lieu de vacances dans le Sud du pays sont fréquemment distribués. Plus grave, un autre courrier l'invite à "apprendre à courir vite avec sa femme" en cas d'incendie de sa maison."
"Je n’ai pas l’intention de la laisser tomber, j’ai choisi de quitter mon poste de parlementaire pour devenir maire et président de la communauté agglomération, ce n’est pas pour démissionner", assure auprès de BFMTV le maire qui a également été député entre 1997 et 2017.
Dans les rues de Fameck, la population semble faire bloc avec l'élu. "Depuis le temps qu’il est ci, je pense qu’il va tenir tête", dit une Fameckoise, tandis qu'un habitant pointe "une personne très bien."
Auprès du Parisien, Michel Liebgott espère que les plaintes déposées seront efficaces et exclut la thèse d'un corbeau solitaire. Pour sa part, il affirme avoir "une petite idée sur les auteurs, mais je ne peux pas prouver ni accuser. Alors je fais confiance aux progrès de la technologie pour que la vérité éclate."