"Une arnaque amoureuse sous stéroïdes": une Américaine accusée d'avoir drogué, enlevé et dépouillé des hommes âgés rencontrés en ligne

Une fonctionnalité de discussion vidéo sera testée en France. - DENIS CHARLET / AFP
Une escroquerie amoureuse "sinistre". C'est ainsi que des responsables du FBI à Las Vegas ont qualifié le mode opératoire de Aurora Phelps, une femme de 43 ans, qui a utilisé des applications de rencontres en ligne pour attirer au moins quatre hommes plus âgés à la rencontrer en personne, pour ensuite les droguer et les dépouiller, rapporte l'agence de presse américaine AP News, samedi 22 février.
"Il s'agit d'une arnaque amoureuse sous stéroïdes" a déclaré l'agent spécial du FBI à Las Vegas, Spencer Evans.
Actuellement en détention au Mexique, Aurora Phelps fait face à 21 chefs d'accusation. Parmi lesquels, un chef d'enlèvement ayant entraîné la mort, a déclaré Sue Fahami, procureure par intérim des États-Unis pour le district du Nevada.
Si elle n'est inculpée que pour l'un deux, trois des quatre hommes sont morts après leur rencontre avec Aurora Phelps. Le quatrième a survécu, après un coma dû à une semaine de sédation.
Des enlèvements sous drogue
Le corps d'un des trois hommes a été retrouvé dans une chambre d'hôtel de Mexico. Selon le FBI, Aurora Phelps aurait kidnappé sa victime en lui administrant de forts sédatifs et en l'emmenant de l'autre côté de la frontière entre les États-Unis et le Mexique dans un fauteuil roulant. Un autre homme a lui été retrouvé sur le sol de sa salle de bain, le lendemain d'un rendez-vous avec la quarantenaire.
Une fois ses victimes sédatées, Aurora Phelps leur volait leur voiture, leur carte de crédit, leur permis de conduire, ou encore leur smartphone. Toujours selon les enquêteurs, elle utilisait ensuite leur carte bancaire pour acheter des articles de luxe et de l'or. Elle aurait également essayé d'accéder à la sécurité sociale et aux comptes de retraite de certaines de ces victimes.
Pour l'une d'elles, elle aurait aussi eu accès à son compte E-Trade et vendu des actions Apple pour une valeur d'environ 3,3 millions de dollars, bien qu'elle n'ait pas pu retirer cet argent.
Des hommes seuls, en recherche de compagnie
Les enquêteurs du FBI estiment que Aurora Phelps a utilisé des applications de rencontres, comme Tinder, Hinge et Bumble, pour trouver ses cibles. Elle visait des hommes seuls, et en recherche de compagnie. Ces derniers se sont rendus à plusieurs rendez-vous avec la quarantenaire, avant qu'elle ne passe à l'acte.
"Ce sont des gens qui recherchent l’amour et qui se retrouvent confrontés à quelque chose de bien plus sinistre", a déclaré Spencer Evans.
Outre les quatre hommes, le FBI a connaissance d'autres victimes présumées aux États-Unis et au Mexique. Dans l'espoir d'identifier d'autres personnes qui "ont été victimes de ses escroqueries et dont la confiance en elle leur a peut-être coûté la vie", le FBI a rendu publiques les informations sur l'affaire, y compris les pseudonymes présumés des potentielles victimes.
Si Aurora Phelps est reconnue coupable de tous les chefs d'accusation qui la visent, la quarantenaire risque une peine maximale de prison à vie, a déclaré Sue Fahami. Le FBI a assuré travailler conjointement avec le ministère de la Justice et les autorités mexicaines pour obtenir son extradition.