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Faits divers

"J'étais comme coulé dans du ciment": le spéléologue coincé pendant 9 heures dans une grotte en Isère raconte son sauvetage

Un spéléologue visite une grotte française, dans le Doubs (photo d'illustration)

Un spéléologue visite une grotte française, dans le Doubs (photo d'illustration) - - Sébastien Bozon - AFP

Le spéléologue de 26 ans, Barnabé, a été secouru le 9 juin dernier après avoir passé plus de 9 heures coincé dans la grotte de Saint-Pierre-de-Chartreuse qu'il était parti explorer avec deux collègues. Il raconte son sauvetage.

"J'étais incapable de bouger, comme coulé dans du ciment". Barnabé, le dernier spéléologue à avoir été secouru de la grotte de Saint-Pierre-de-Chartreuse en Isère le 9 juin dernier après avoir été bloqué pendant plus de 9 heures, est revenu ce vendredi 13 juin sur ses péripéties lors d'une cérémonie organisée par la préfète de l'Isère.

Devant la centaine de secouristes mobilisés pendant ces longues heures et mis à l'honneur lors de cette cérémonie, le spéléologue tout juste âgé de 26 a expliqué "avoir eu peur", rapporte Ici Isère.

Avec deux autres spéléologues confirmés, Barnabé était descendu dans la grotte du Guiers mort pour explorer une galerie. Mais il s'est fait ensevelir sous une coulée de pierres.

"J'étais incapable de bouger, comme coulé dans du ciment. Ce n'était pas des grosses pierres, mais j'étais enseveli de la tête aux mollets, on ne voyait que mes pieds", raconte-t-il.

Avant d'ajouter: "Je pouvais respirer mais j'ai un peu léché du caillou pendant neuf heures, ce n'est pas très agréable".

"Je pouvais bouger la tête de quelques centimètres", précise-t-il au micro de RTL.

"Cela aurait pu être bien pire"

Malgré la légère hypothermie dont il a souffert et les longues heures d'attente en attendant que les secours parviennent à l'extraire, il explique ne pas "avoir paniqué" malgré sa peur. "Tous les pratiquants de la montagne traitent un peu la peur comme une information qui ne doit pas nous submerger car cela peut aggraver la situation", souligne-t-il.

"Cela aurait pu être bien pire, mais j'ai préféré ne pas y penser et puis j'avais entièrement confiance dans tous les secouristes qui ont été géniaux" et "sans qui je ne serai pas là aujourd'hui", ajoute le jeune spéléologue, les gratifiant de "mille mercis".

"J'étais très soulagé de les entendre arriver (...) Ils ont dû passer un bon moment à exploser tous les cailloux que j'avais dans le dos avec des marteaux, des burins, des éclateurs de roche et des perforateurs. Ça fait beaucoup de bruit, mais je leur faisais confiance", poursuit-il.

Une fois sorti de la grotte, Barnabé, légèrement blessé au bras, a été héliporté à l'hôpital. Il est sorti ce mercredi 11 juin, le jour de son anniversaire. "Je ne pouvais pas rêver plus beau cadeau d'anniversaire", s'est-il réjouit.

S'il a "l'impression d'avoir l'entièreté du bras anesthésié", il se montre confiant. "Ça revient petit à petit, ça va le faire", assure-t-il, expliquant que tout "un réseau de nerfs dans l'épaule a été comprimé et tiré pendant trop longtemps".

Barnabé l'affirme: il veut continuer la spéléologie, toutefois, "pas tout de suite et pas au même endroit".

Juliette Brossault