Alès: les professeurs d'un lycée alertent sur la violence qui gangrène leur établissement

Les professeurs du lycée Jean-Baptiste Dumas, à Alès, se mobilisent pour dénoncer un manque d'écoute, de soutien et de confiance de la part de la direction de l'établissement scolaire et dénoncent une violence récurrente.

Gabriel est lycéen. En octobre dernier, lui et son camarade ont été agressés devant les grilles de leur établissement scolaire, le lycée Jean-Baptiste Dumas à Alès (Gard).

"On s’est vraiment fait tabasser, c’était des faits d’une extrême violence", explique Gabriel à BFMTV. Son ami s’en est sorti avec de multiples fractures. "Il a eu une fracture du crâne, de la tempe et une fracture du nez", poursuit le lycéen.

"Il n'y a pas eu d'augmentation de la sécurité"

L’agression a été filmée. Sur les images, Gabriel et son camarade sont violemment lynchés par une bande de personnes sur le parking de l’établissement scolaire. Les deux lycéens ont depuis déposé plainte, mais au lycée la situation ne s’est pas améliorée, selon Gabriel.

"Il n’y a pas eu d’augmentation de la sécurité", affirme le lycéen. "Si ça devait se reproduire, ça se reproduirait exactement de la même façon."

Gabriel n’est pas le seul à pointer l’insécurité qui règne au sein lycée. Certains enseignants ont rédigé une lettre d’alerte anonyme pour dénoncer un manque d'écoute, de confiance et de soutien de la part de la direction de l’établissement, mais également la violence récurrente.

"On peut voir beaucoup de violence", confirme une lycéenne auprès de BFMTV. "C'est désolant de voir tout ça", souffle un autre élève.

De son côté, le directeur académique du Gard affirme n’avoir reçu aucune alerte de la part des professeurs du lycée. Il affirme pourtant que l’établissement effectue régulièrement des signalements.

Un élève arrêté pour apologie du terrorisme

"On a l’habitude pour chaque situation qui se passe dans son enceinte, mais même à l’extérieur de son enceinte, de signaler auprès de sa hiérarchie, l’ensemble des faits qui se déroulent", détaille Christophe Mauny, le directeur académique des services de l’éducation nationale du Gard.

Au mois de mai dernier, dans ce même établissement, un élève avait été arrêté pour apologie du terrorisme.

Louison Gasnier