Explosion d'une grenade à Grenoble: le ministre de la Santé déplore un acte utilisant "des techniques de guerre"

Un acte d'une grande violence. Le ministre de la Santé Yannick Neuder a dénoncé une attaque employant "quasiment des techniques de guerre", ce jeudi 13 février, en visite au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Grenoble, au lendemain de l'explosion d'une grenade qui avait été lancée dans un bar de la ville, faisant une dizaine de blessés.
"Cette attaque est d'une violence assez extraordinaire, assez inouïe", a soutenu le ministre lors d'un micro tendu à la presse.
"On parle d'une grenade, un acte extrêmement violent, ce sont quasiment des techniques de guerre", a-t-il encore accusé.
Une grenade a fait au moins 12 blessés dans un bar de Grenoble mercredi soir vers 20h15. Le mobile reste inconnu, même si la piste terroriste est "a priori" écartée.
Le pronostic vital de plusieurs blessés toujours engagé
Le ministre a précisé qu'une "quinzaine de blessés" étaient recensés, les secours évoquant de leur côté 12 blessés dans leur dernier bilan.
"Il y en avait 6 en urgence absolue et il y a encore des patients dont le pronostic vital reste engagé, entre 2 et 3", a assuré Yannick Neuder, précisant que la situation "évolue d'heure en heure".
"Trois ont bénéficié d'interventions chirurgicales extrêmement importantes cette nuit, puisqu'il y avait plusieurs localisations de blessures et un blessé sera opéré aujourd'hui (jeudi)", a indiqué le ministre de la Santé, précisant que les blessures concernent plutôt les zones "digestives, thoraciques et cervicales".
Le maire dit sa "colère"
Le maire écologiste de Grenoble Éric Piolle a de son côté assuré ressentir un sentiment "de colère face à l'impuissance de l'État régalien", également lors d'un micro tendu.
"J'ai l'impression qu'on réplique toujours les mêmes pratiques en espérant qu'elles aient des effets différents", a assuré l'élu, dénonçant les politiques menées par les récents ministres de la Justice ou de l'Intérieur.
"En matière de résultats, d'indicateurs, je pense que nous avons un problème de transparence des moyens et de partage de ce qu'est un indicateur de réussite quand on lutte contre le narcotrafic. Là-dessus, on a des divergences, voire une absence de dialogue", a-t-il également jugé.
Le suspect en fuite
Le suspect de cette attaque à la grenade reste actuellement recherché. Selon le procureur François Touret de Coucy, un homme est entré dans le bar grenoblois, où se trouvaient de nombreux clients, sans dire un mot. Il a jeté la grenade avant de prendre la fuite.
"On peut exclure l'attentat purement terroriste", a déclaré le procureur, mais pour le reste, "ça peut être un règlement de comptes" lié "au trafic de drogues, au trafic de cigarettes, à une inimitié exacerbée", a-t-il suggéré.
La ville de Grenoble connaît régulièrement des épisodes de violences, notamment par armes à feu, liés au trafic de drogues, les autorités ayant même évoqué l'été dernier une "guerre des gangs".