Erreur médicale: une famille obtient 11 millions d'euros d'indemnités

La Cour d'Appel d'Aix-en-Provence. - Anne-Chistine Poujoulat - AFP
La cour d’appel d’Aix en Provence a accordé lundi une indemnisation record de 11 millions d'euros pour une famille dont le fils est handicapé. Une décision qui intervient deux ans après la condamnation du médecin qui a accouché la mère. En avril 2011, cette même cour d’appel avait condamné le praticien à 10.000 euros d’amende pour blessures involontaires et altération de preuves. Il a été débouté en cassation en 2012.
Un problème lors de l'accouchement
Tout commence en 2000. A la fin de la grossesse de Sandrine Giardina, son bébé est en bonne santé. Mais au moment de l’accouchement, le 29 juillet 2000 à Cagnes-sur-Mer, des difficultés se présentent et l’obstétricien, Toufic Seklaoui tarde à exiger une césarienne. Pourtant l’enfant est mal positionné, privé d’oxygène et en situation de détresse respiratoire. Le médecin tente d'extraire l'enfant pendant plusieurs heures, notamment en utilisant des spatules. En vain.
Lorsqu’il est présenté à sa mère après une césarienne tardive, on lui explique qu’ "il n’a pas crié" et est "un peu mou", comme elle le raconte ce mardi sur RTL. Aujourd’hui, Philippe est handicapé à 100%, il souffre d’une forme grave d’infirmité motrice et cérébrale (IMC). Il ne peut pas marcher et est alimenté par une sonde. "J’ai attendu longtemps qu’il demande pardon à Philippe, mais ce n’est jamais arrivé", déplore Sandrine Giardina au sujet du médecin.
Des soins 24h/24
Interrogée sur le montant des indemnisations, la maman estime que "cela [leur] donne les moyens d’élever Philippe et de penser au futur de Philippe lorsqu’[ils] fermer[ont] les yeux". Chaque mois, une somme sera versée à la famille qui permettra de payer les infirmiers, les aides à domicile et les auxiliaires de vie, les moniteurs éducateurs, les éducateurs sportifs qui entoureront le jeune garçon 24 heures sur 24 jusqu'à la fin de sa vie.
"La vie gâchée n’a pas de prix", relativise encore la mère qui poursuit:"Même si en tant que parents on est un peu rassurés sur l’avenir de Philippe, sa vie à lui est parfaitement gâchée avec ou sans cette aide financière".