Entre départs et burnouts, les policiers du 19e démunis

Une voiture de police dans le 19e arrondissement de Paris - Image BFM Paris
La question de la sécurité dans le 19e arrondissement de Paris est relancée après l'attaque au couteau qui a fait sept blessés dont plusieurs graves. Dans les rues du quartier de Stalingrad, les habitants assurent entendre de moins en moins les sirènes de police et le sentiment d'insécurité est croissant. Ils évoquent un sentiment d'abandon.
"Je ne les vois presque jamais" assure une habitante du quartier sur notre antenne. "On les voit peut-être une à deux fois par mois", ajoute-t-elle. "Ils ne viennent pas tout de suite quand on les appelle, ils vont au plus urgent c'est normal. Mais il y a beaucoup d'agressivité, d'insultes", raconte une autre.
Une quarantaine de départ pour seulement 19 arrivées en septembre
Le trafic de drogue, la présence de nombreux toxicomanes et l'attaque au couteau de dimanche soir, renforcent le sentiment d'insécurité. Les premiers impactés, les policiers, évoquent une baisse des effectifs et des manques de moyens criants: "On a eu en un an et demi un grand nombre de départs. Pour ce mois de septembre, on a une quarantaine de départ et seulement 19 arrivées", assure Eddy Sid, représentant du syndicat SGP Police.
"Les collègues qui sont restés sur place sont épuisés. Il y a des collègues aujourd'hui qui sont en arrêt parce qu'ils sont en burnout, et on en demande toujours plus", explique le syndicaliste.
Du côté de la préfecture de la police, on joue l'apaisement en tentant de rassurer. Depuis le 1 juillet 2018, dans le secteur Stalingrad-bassin de la Villette 177 interpellations ont eu lieu dont 108 pour stupéfiants. Une preuve de la présence de la police dans les rues du 19e arrondissement. Dimanche soir pourtant, ce sont des passants qui ont maîtrisé l'agresseur, avant que des policiers de la brigade anticriminalité ne viennent l'interpeller.