Enfant poignardé en Lorraine: l'agresseur présumé mis en examen

Un enfant poignardé en pleine rue. Jeudi après-midi, alors qu'il rentrait de l'école, un petit garçon âgé de 7 ans a été violemment agressé jeudi après-midi à l'arme blanche à Joeuf, en Meurthe-et-Moselle, par un homme, souffrant de troubles psychiatriques. L'agresseur présumé a été déféré au parquet de Nancy vendredi après-midi, mis en examen pour "tentative d'homicide aggravé par la circonstance que les faits ont été commis sur mineur de 15 ans" et placé sous mandat de dépôt.
Antécédents judiciaires
C'est dans une ruelle, à quelques centaines de mètres de sa maison que Lucas a été poignardé, à sept reprises, au niveau du thorax et de l'abdomen, a précisé vendredi le procureur de Briey, Yves Le Clair.
"L'enfant a été agressé au pied de son immeuble. Le beau-père de l'enfant, alerté, est descendu immédiatement avec un de ses voisins, qui se trouve être un policier. Il a utilisé sa matraque pour désarmer l'individu", précise à BFMTV le maire de la commune, André Corzani. L'agresseur, né en 1985, a été mis en fuite par un policier qui n'était pas en service. Il s'est ensuite rendu "spontanément" au commissariat de police de Briey, où il a passé la nuit, muré dans le silence, a précisé le procureur.
D'après un expert qui l'a examiné, l'homme souffre de "troubles psychiatriques" qui ont altéré son jugement, sans toutefois l'abolir, a dit le magistrat. Il est de ce fait responsable pénalement et encourt la réclusion à perpétuité. Sans emploi et vivant au "domicile familial", il a déjà été condamné en 2013 dans le midi de la France "pour des faits de violence à l'occasion d'un épisode d'alcoolisation".
Vers la piste d'une agression "gratuite"
Mais "le dossier à l'époque n'avait pas révélé de dangerosité particulière", a souligné le procureur, précisant que le suspect n'avait "aucun antécédent de prise en charge en milieu hospitalier spécialisé". Lors de sa garde à vue, le suspect n'a pas vu d'avocat, du fait de la grève menée vendredi dans 126 des 164 barreaux de France contre le projet de réforme de l'aide juridictionnelle.
Les enquêteurs s'orientent vers la piste d'une agression "gratuite". "Il est très difficile de connaître le mobile de cette agression ultra-violente et la nature de l'individu. L'enfant est malheureusement très grièvement atteint", a confirmé à BFMTV Fabrice Poli, délégué syndical Alliance Police. Lucas, opéré dans la nuit à Nancy, était vendredi après-midi dans un état "grave, mais stationnaire".
"Un couteau de boucher"
Jeudi, vers 16h, le petit garçon rentrait de l'école lorsque l'agresseur l'a "attrapé", selon un témoin de 90 ans qui a assisté directement à l'agression. L'homme avait "un grand couteau, un couteau de boucher". "Le petit, il criait, criait tant qu'il pouvait!", a ajouté le vieil homme, qui réside dans la même rue que la jeune victime.
L'homme "à genoux, donnait des coups de couteau (...) s'acharnait avec le couteau", a encore dit le témoin, ému, qui sortait de chez lui lorsque les faits se sont produits. Les enfants du quartier viennent souvent jouer dans cette petite ruelle, a-t-il précisé.