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Enfant mort dans une colonie en Ariège: le point sur l'enquête

Le chalet à Ascou-Pailhères, dans l’Ariège, où logeait le garçon de huit ans, décédé, mercredi, des suites d'une infection digestive aiguë

Le chalet à Ascou-Pailhères, dans l’Ariège, où logeait le garçon de huit ans, décédé, mercredi, des suites d'une infection digestive aiguë - -

Un petit garçon est mort en quelques heures des suites d'une infection digestive, mercredi, alors qu'il séjournait en colonie de vacances dans les Pyrénées. D'autres intoxications sont-elles à craindre? BFMTV.com fait le point.

Un enfant de huit ans est mort en quelques heures, mercredi, des suites d'une infection digestive, alors qu’il séjournait dans une colonie de vacances, dans l’Ariège. Originaire de Villeneuve-le-Roi, en Seine-et-Marne, l’enfant devait terminer son séjour le 19 juillet. Que s’est-il passé? Y a-t-il d’autres victimes? Quelles sont les pistes envisagées par les enquêteurs? BFMTV.com fait le point.

Que s'est-il passé?

Un garçon de huit ans séjournait depuis deux jours en colonie de vacances au centre Le Saint Bernard à Ascou-Pailhères, dans l’Ariège, lorsqu’il a été pris, mardi soir, de "diarrhées importantes".

Transporté le lendemain matin au Centre hospitalier du Val d'Ariège, près de Foix, à une cinquantaine de kilomètres, il est mort quelques heures plus tard.

Combien de victimes?

En tout, 140 enfants étaient accueillis dans ce centre de vacances d’une capacité de 150 lits environ. En plus du petit garçon décédé mercredi, deux enfants de la colonie endeuillée en Ariège, ont été brièvement hospitalisés vendredi avant de rejoindre leurs camarades pour prendre le train du retour. Une petite fille a été hospitalisée à Foix après s'être plainte de maux de ventre. Une seconde a été conduite à l'hôpital vendredi matin pour une crise d'angoisse, a précisé la gendarmerie. Leur état a été jugé suffisamment bon pour autoriser leur sortie.

Sept autres enfants ont été pris de nausées et de vomissements lors de leur rapatriement vers Paris. Leur TGV, en provenance de Toulouse, a été arrêté en urgence en gare de Saint-Pierre-des-corps, en Indre-et-Loire, vers 22 heures. Les enfants , âgés de 7 à 9 ans, ont été pris en charge par des médecins et des pompiers, avant de pouvoir repartir, leur état de santé n'étant plus jugé préoccupant. Les enfants, originaires d'Aubergenville (Yvelines) sont arrivés à Paris en début de nuit.

Seuls 38 enfants étaient encore sur place, vendredi matin, tous membres du groupe originaire de Villeneuve-Le-Roi, celui de la victime. Ces enfants devraient quitter le centre vers 13 heures pour rejoindre Toulouse en car, pour arriver vers 21 heures au plus tôt à Paris. Des cars devraient attendre les enfants du Val-de-Marne pour les convoyer à la mairie de Villeneuve-le-Roi, où les parents les récupéreront.

Quand aux enfants originaires de La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône, ils ont été rapatriés sans encombre dans la nuit de jeudi à vendredi.

Quelles pistes?

L’autopsie réalisée jeudi à Toulouse a révélé deux choses: l’enfant est "mort d'une infection digestive aiguë", selon le procureur de Foix, Olivier Caracotch, et il ne souffrait d’aucune "vulnérabilité digestive particulière". Le procureur a précisé que pour identifier la cause de cette infection, des analyses anatomo-pathologiques du corps étaient nécessaires. "Au vu des symptômes", a ajouté la préfète de l'Ariège, Nathalie Marthien, "on s'oriente vers une intoxication alimentaire".

Si l’intoxication alimentaire est confirmée, alors, il reste à identifier la source de l'infection.

> La piste de l’eau. C’est la piste principale, mais ce n’est pas la seule piste envisagée, ce vendredi matin, par les enquêteurs.

Nathalie Marthien a indiqué, jeudi, que l’eau du robinet du chalet où logeait la victime était contaminée depuis le début du mois de juillet par une bactérie coliforme, qui provient de matières animales. Cette eau était interdite à la consommation depuis le 3 juillet, et des bouteilles d’eau minérale avaient été distribuées, depuis plusieurs jours déjà, aux enfants.

Selon les premiers témoignages des habitants d’Ascou-Pailhères, petit village de 150 âmes, les épisodes de pollution de l’eau sont relativement fréquents dans la région.

> La piste des aliments. L’intoxication a pu se faire par les aliments directement. Jeudi après-midi, des laboratoires de Nancy et de Lyon ont été sollicités pour analyser des prélèvements effectués dans la colonie sur certains aliments qui ont été consommés par les enfants.

Jeudi soir, le procureur rappelait qu’il était impossible de privilégier une piste plus qu’une autre. Dès jeudi, la colonie a été fermée par décision administrative. Les responsables du centre de vacances attendent, fébriles, résultats des différentes analyses.

Comment de l'eau peut-elle tuer en quelques heures?

Si une eau contient trop de bactéries, elle peut devenir toxique pour celui qui la boit. Mais plusieurs facteurs peuvent altérer la gravité de l’intoxication : tout dépend du germe en cause, de la quantité ingérée, mais aussi de la vulnérabilité du sujet infecté.

En cas d’intoxication, les bactéries provoquent le plus souvent des diarrhées, mais l’infection peut se généraliser, et devenir plus grave.

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