Elève pendu: l'institutrice relaxée

Agnès Maulard-Lelong, ici au centre, à sa sortie du tribunal. - -
Agnès Maulard-Lelong, enseignante à Arles, a été relaxée par le tribunal correctionnel de Tarascon (Bouches-du-Rhône). Elle était poursuivie dans l'affaire de la mort du petit Khoren, 11 ans. Cet élève s'était pendu accidentellement alors qu'il avait été exclu de la classe pendant trois quarts d'heure par l'institutrice.
Le président du tribunal, Lionel Mathieu, a fait valoir qu'en l'absence de "faute caractérisée" de la part de l'enseignante, "l'élément légal de l'infraction était absent". Selon lui, "aucune des lois ou règlements qui posent le principe de la responsabilité des enseignants, en particulier des professeurs des écoles maternelles et primaires, ne contient une obligation particulière de surveillance (...) au sens du droit pénal".
Une "faute simple" selon le procureur
Le parquet n'avait requis aucune demande de peine contre l'enseignante, âgée de 42 ans. Elle était renvoyée en justice pour "manquement à une obligation particulière de prudence" et "homicide involontaire", des infractions punies d'un maximun de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Mais selon Vincent Mick, le procureur, Agnès Maulard-Lelong n'a commis qu'une "faute simple", ne relevant pas de la justice.
Le 26 mai 2011, à 9 heures, cette institutrice de CM2 de l'école Anne-Frank, à Arles, avait fait sortir dans le couloir Khoren Grimaldi, 11 ans, qui refusait de faire son travail. L'enfant avait été retrouvé 45 minutes plus tard en arrêt cardio-respiratoire, pendu par son T-shirt à une patère dans le couloir devant sa classe. En dépit du massage cardiaque prodigué par les enseignants, le petit garçon était décédé à l'hôpital de la Timone à Marseille quatre jours plus tard, sans avoir repris connaissance.