Edith Bouvier en sécurité au Liban

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Les journalistes français Edith Bouvier, grièvement blessée à la jambe, et William Daniels, bloqués depuis plusieurs jours dans la ville de Homs (Syrie) sous les bombardements, ont pu quitter la Syrie pour le Liban, a annoncé jeudi le président français Nicolas Sarkozy. Le chef de l’Etat s'est entretenu par téléphone à 21 h 30 avec la journaliste du Figaro Edith Bouvier, qui avait été blessée le 22 février dans le quartier de Baba Amr, bastion de la contestation pilonné depuis près d'un mois par l'armée de Bachar al Assad.
Pris en charge par l’ambassade de France
A Paris, le ministre des Affaires étrangères a précisé qu'ils avaient été pris en charge par l'ambassade de France à Beyrouth. « Tout est fait pour assurer leur suivi médical et leur rapatriement dès que possible », a déclaré Alain Juppé dans un communiqué.
La journaliste indépendante, envoyée spéciale du "Figaro" et de RFI, avait été blessée à la jambe lors du bombardement d'une villa du quartier insurgé de Bab Amro servant de centre de presse. Dans une brève déclaration à la presse en marge du Conseil européen, le chef de l'Etat français a remercié « tous ceux qui ont contribué » à l'exfiltration d'Edith Bouvier et de William Daniels. « Je remercie les démocrates syriens et je remercie des démocrates qui sont dans des pays voisins ». « Ça s'est fait via des gens efficaces. »
Opération extrêmement compliquée
Il a précisé que l'opération, « extrêmement compliquée », avait commencé jeudi en milieu d'après-midi, après une semaine de tentatives infructueuses via le Comité international de la Croix-Rouge internationale (CICR) et le Croissant-Rouge arabe syrien (Cras). « L'urgence médicale primait et Edith Bouvier et son compagnon devaient quitter le lieu où ils se trouvaient par tous les moyens disponibles », a-t-il fait valoir.
Nicolas Sarkozy avait dû démentir mardi une information faisant état de l'évacuation de la journaliste, après l'avoir confirmée en marge d'un déplacement à Montpellier. « Je peux vous confirmer que là, c'est officiel, elle et lui sont en sécurité », a-t-il dit jeudi soir. « Je viens de m'entretenir avec Edith Bouvier, qui est naturellement très fatiguée, qui a beaucoup souffert mais qui sait qu'elle est libre et qu'elle sera bientôt soignée ».
Rapatriée à bord d‘un avion médicalisé
Le chef de l'Etat a précisé qu'elle serait rapatriée en France à bord d'un avion médicalisé de la République française, dès que les médecins qui l'examinent auront donné leur feu vert. Il a ajouté que ce pourrait intervenir dès la nuit de jeudi à vendredi. D'importantes chutes de neige risquent toutefois de retarder le convoi, qui ne pourrait atteindre Beyrouth que vendredi, a par la suite précisé à Reuters Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, assurant que les journalistes avaient un "moral excellent".
Des membres du personnel de l'ambassade et un médecin libanais ont pu les rencontrer à la frontière et ont jugé que la fracture d'Edith Bouvier n'empêcherait pas son transfert aérien, a-t-il poursuivi, ajoutant que l'avion gouvernemental médicalisé quitterait probablement Paris dans la matinée pour aller chercher le groupe.
La jeune femme, âgée de 31 ans, souffre d'une fracture du fémur de la jambe gauche avec déplacement des os ce qui, selon Nicolas Sarkozy, « a beaucoup compliqué » l'évacuation.