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Police-Justice

Drancy: un policier municipal jugé pour violences lors d'une interpellation

Un policier municipal va être jugé ce lundi pour des violences lors d'une interpellation à Drancy (PHOTO D'ILLUSTRATION)

Un policier municipal va être jugé ce lundi pour des violences lors d'une interpellation à Drancy (PHOTO D'ILLUSTRATION) - Bruno Ferrandez - AFP

L'agent des forces de l'ordre est soupçonné, lors d'une garde à vue, d'avoir introduit une matraque dans l'anus d'un homme de 27 ans, interpellé en état d'ébriété.

Un policier municipal de Drancy (Seine-Saint-Denis), poursuivi pour violences envers un homme de 27 ans en marge d'une interpellation mouvementée en 2015, sera jugé ce lundi devant le tribunal correctionnel de Bobigny.

Les faits remontent au 29 octobre 2015, quand un habitant de cette ville de banlieue parisienne est interpellé en état d'ébriété par un équipage de la police municipale de Drancy. Pendant sa garde à vue au commissariat de Bobigny, la ville voisine, il se plaint de douleurs. Il affirme qu'un policier lui a introduit une matraque dans l'anus pour le forcer à monter à bord du véhicule de police.

La "dimension sexuelle" des faits non retenue

Conduit à l'hôpital, un médecin constate une "plaie" au niveau de l'anus et lui prescrit 10 jours d'interruption totale de travail. Le lendemain, trois fonctionnaires sont placés en garde à vue mais seul celui dont l'ADN a été trouvé sur l'arme a été poursuivi. Devant les enquêteurs, ce policier de 33 ans a expliqué que le bâton avait dérapé alors qu'il tentait de maîtriser l'homme qui se débattait.

Le parquet de Bobigny, qui n'a pas retenu la "dimension sexuelle" des faits, l'a renvoyé devant le tribunal correctionnel pour "violences", aggravées par deux circonstances, l'usage d'une arme et sa qualité de dépositaire de l'autorité publique.

Vers un nouveau renvoi de l'affaire?

Comme il l'a dit à l'Agence France-Presse (AFP), Joseph Cohen-Sabban, l'avocat de la victime, compte soulever l'incompétence du tribunal et le renvoi de l'affaire à l'instruction. A ses yeux, les faits relèvent manifestement d'un viol et le policier est donc passible de la cour d'assises.

En l'absence du prévenu, qui réclamait en tant qu'agent public de pouvoir bénéficier d'une aide juridique, la "protection fonctionnelle", les juges avaient décidé mi-octobre de reporter une nouvelle fois son procès.

Jé. M. avec AFP